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« De mères en filles » de Maria José Silveira

Qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière le titre un brin cucul de ce roman ? C’est ce que j’ai essayé de découvrir en choisissant De mères en filles lors du partenariat Denoël du moins dernier, qui me permet au passage de valider la lettre S du challenge ABC.

De 1500 à 2018, nous suivons la trajectoire de femmes qui ont subit ou fait le Brésil, en suivant la descendance féminine d’Inaiá la jeune indienne, qui a vu débarquer les Portugais sur les plages de Bahia. Années après années, siècles après siècles, nous voyons ces femmes suivre une destinée qui leurs est propre : tour à tour esclaves ou puissantes, riches ou pauvres, amenée à mourir très jeunes ou centenaires… Et au même rythme nous voyons le Brésil évoluer, suivant les mêmes revers ou les mêmes succès.

Par la « petite histoire » j’ai vraiment fait la rencontre du Brésil, un territoire qui m’attire autant qu’il me fait peur !

J’ai adoré suivre cette saga familiale, totalement matrilinéaire… les résonances entre les vies des unes et des autres à des générations d’écarts nous fait hésiter entre le paranormal, la destinée ou la prédisposition génétique… Mais qu’importe finalement !

J’ai été amusée par l’histoire de l’indienne cannibale Tebereté, j’ai eu mal pour Filipa l’esclave cleptomane battues à mort sous les yeux de sa fille, j’ai adoré détester la peste bourgeoise Clara Joaquina, j’ai admiré Jacira Antonia et Rosa Alfonsina… et j’en passe ! La galerie de personnages est époustouflante et dépeint des êtres produits par leur époque, sans tomber je pense, dans la caricature !

Sous la patte de l’auteur, on voit le temps passer non seulement grâce aux magnifiques tableaux qu’elle brosse, mais aussi grâce à l’analyse psychologique de ses personnages, toujours vu sous le microscope de la troisième personne. Un vrai voyage…

Une belles découverte que je vous encourage vivement à lire !

De mères en filles de Maria José Silveira
Traduit du portugais par Diniz Galhos
Editions Denoël & d’ailleurs – 480 pages
Paru le 14 mars 2019