« Le club des veufs noirs » d’Isaac Asimov

Moi qui suis une fan de SF et donc d’Asimov, j’avais depuis longtemps repéré cette curiosité dans la bibliographie de cet auteur. Un roman policier, caché au milieu de dizaines de récits parlant de sociétés futuristes, de robots, de voyages spatiaux etc.
Avec le challenge ABC de cette année, je me suis enfin attelée à lire ce recueil d’une dizaine de nouvelles mettant en scène ce fameux club des veufs noirs.
Chaque mois se tient le banquet du club des veufs noirs, qui ne sont ni veufs et ni vêtus de noir… Il s’agit de 5 amis vivants dans la région de New-York qui se retrouvent dans un restaurant pour discuter et s’amuser à « cuisiner » un invité amené à tour de rôle par un de ses membre. On découvre dans la première nouvelle que l’invité est un détective qui chercher à résoudre une affaire… qui sera brillamment résolue par le serveur attitré du club, Henry. Depuis, tous les mois, un invité du club se présente avec un problème à régler ou un mystère à éclaircir (qu’il en soit conscient ou non en arrivant), que Henry, imperturbable, pourra résoudre simplement en l’écoutant raconter son histoire.
Le format de la nouvelle est particulièrement adapté pour ce type de récit : en quelques pages on apprend à connaitre les membres récurrents du club (écrivain, professeur de math, chimiste, artiste… avec des petits morceaux d’Asimov plantés dans chacun), qui ont tous des traits de caractère bien affirmés.
Élément révélateur d’une époque : ils sont tous très misogynes ! Et oui, pas de femmes au club ou parmi ses invités, et surtout on ne parle pas de son épouse… car de l’avis général leurs discussions sont assommantes. Bref, cet aspect de l’auteur laisse un petit goût amer, même si on sait qu’il fait parler ici des personnages de fiction.
C’est d’ailleurs assez intéressant de voir que ce cercle intellectuel accepte plus facilement Henry le serveur, malgré sa condition sociale différente, qu’une femme, car il a fait preuve de perspicacité et de vivacité d’esprit.
Bref, passons sur cet aspect pour nous intéresser aux enquêtes menées au club, qui ressemblent plus à des devinettes ou des énigmes plus ou moins bien ficelées, reposant souvent sur des jeux de l’esprit ou des petits détails. Ça n’est pas palpitant mais ça reste amusant. Mais on l’excuse, car comme le dit Asimov par la bouche d’un des personnage, Agatha Christie a déjà pris toutes les idées intéressantes 😉
Une bonne lecture, que je ne conseillerai pas forcement aux amateurs de romans policiers, mais qui peut éveiller l’intérêt des amoureux d’Asimov.
J’adorais cette série étant gamine ! Du coup, j’ai l’intégrale d’Omnibus à la maison mais je ne l’ai pas réouvert depuis 🙂 C’est sur que ça doit être vieillot maintenant et que notre regard d’adulte ne doit pas aider, mais j’aimais l’ambiance de club à l’anglaise qui se dégageait.