« Fouché » de Stefan Zweig

En ces temps de confinement je suis plutôt fainéante sur la lecture… Heureusement que les livres audios m’ont permis de ne pas prendre trop de retard dans mon challenge ABC ! Un casque sur les oreilles, dans le lit avant de dormir ou à bronzer entre midi et deux sur la terrasse… un petit plaisir à peine coupable 😉
Depuis 3 ans j’ai trouvé en Stefan Zweig l’auteur idéal pour la lettre Z des challenge ABC… j’aime surtout ses biographies historiques, qui me permettent d’appréhender la grande Histoire par la petite. En suivant les avis des lecteurs sur Audible, mon dévolu s’est jeté sur la biographie de Joseph Fouché, inconnu au bataillon pour moi alors !

Joseph Fouché est pour Stefan Zweig le premier animal de sa race : l’homme politique. Sans réellement avoir de convictions affirmées, Fouché a louvoyé pendant la période de la Terreur, du Directoire, du Consulat, de l’Empire, de la Restauration… De 1792 à 1816 il devient un personnage clé de l’Histoire de France, à priori vilipendé par les historiens car considéré comme l’homme qui a fait tomber Napoléon. Ce qui entre nous n’est pas rien ! Mais bien entendu les choses ne sont pas aussi simple.
Fouché est initialement un professeur ordonné au séminaire d’Arras et on le voit 10 ans plus tard en 1793 à Lyon fusiller des aristocrates et des curés, piller des églises et bruler des objets religieux. Lorsque le règne de la Terreur n’est plus à la mode, il retourne subtilement sa veste et suit la nouvelle mode du Directoire, dans la Police secrète…
En aidant au coup d’état de Napoléon, il dirige alors la Police et fait mine de regarder ailleurs, il va débuter le rôle pour lequel on le connait aujourd’hui dans les livres d’histoire : Ministre de la Police. Les relations des deux hommes sont houleuses, ils se craignent, mais le caractère tempétueux du général Corse se heurte au caractère inamovible de Fouché, froid, précis et travaillomane…
Il rate le coche de la Restauration car il n’arrive pas à Paris assez tôt lorsque Louis XVIII prendra le pouvoir. Pas de chance, mais cela lui permettra de faire croire à son attachement à l’Empereur et de devenir l’homme clé des Cents Jours, à la suite de l’évasion de Napoléon de l’ile d’Elbe… Rôle qui lui permettra de faire évincer Napoléon au profit du retour de Louis XVIII contre un poste dans cette monarchie.
Malheureusement pour lui, Louis XVIII a un sursaut d’orgueil et se souvient que Fouché était un cosignataire de la mise à mort de son frère Louis XVI sous le règne de la Terreur… et est banni de France sans autre forme de procès. Devenu infréquentable, il fini sa vie dans une ville de province autrichienne, et meurt d’ennui…

Un vrai roman feuilleton ! C’est à se demander pourquoi une série TV n’est pas encore sortie sur sa vie !

Je savais bien que FOuché m’était inconnu, mais en plus je me suis aperçue alors que je ne connaissais rien du tout à cette époque, où tout allait vite, où tout était mouvement : changements de régimes à un rythme effréné, guerres civiles ou internationales, alliances et oppositions… En très peu d’années la France et Fouché en ont vu, et des belles !
Sous la plume de Zweig on ne peut pas détester ce personnage assez nuancé, attiré uniquement par l’exercice du pouvoir.

Comme toujours avec les biographies de Zweig, une belle découverte qui me donne envie de m’intéresser un peu plus à l’histoire !

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