« Les jours, les mois, les années » de Lianke Yan

A la recherche d’un auteur en Y pour le Challenge ABC, je me suis replongée dans mes listes de livres lus les années précédentes. J’ai redécouvert Lianke Yan, dont j’avais lu Le rêve du village des Ding il y a 4 ans déjà… J’avais un assez bon souvenir de cet auteur, il n’en fallait pas plus pour que je me replonge dans un de ses courts romans !
Dans les montagnes de Chine, cette année, c’est la sécheresse… Les villageois n’arrivent plus à faire pousser quoique ce soit. Et quand on croit que la mousson va enfin arriver, ce n’est que de gros nuages qui passent et laissent le ciel à un soleil de plus en plus écrasant. Pour ne pas mourir de faim, les villageois quittent alors les villages de la région pour aller à la ville. Tout le monde part, sauf un vieil homme, l’aïeux. Avec son chien l’aveugle, ils restent ici à surveiller l’unique plant de maïs que l’aïeux a réussi à faire émerger de terre à grand renfort de soins et d’arrosage. Son ambition est de faire parvenir cette plante à maturité, afin d’offrir aux villageois lorsqu’ils reviendront des semences issues de son épi de maïs. Mais les choses ne vont pas être si simple… car la sécheresse n’est pas la seule calamité qui va se mettre en travers du chemin de l’aïeux et de l’aveugle !
Voilà un récit fort étrange, très marqué par la culture orientale. On oscille entre conte et philosophie, dans un univers poétique et réaliste à la fois… Et pourtant ce livre se lit bien, j’ai passé un bon moment en suivant les aventures en huis clos de l’aïeux et de son chien.
Pour permettre à son maïs de pousser le vieil homme est prêt à prendre tous les risques, mais fait aussi preuve de beaucoup d’ingéniosité. Chercher de l’eau au fond d’un puit avec un matelas, se faire des provisions de maïs avec les grains semés par les villageois, créer des pièges à rat… Chaque obstacle sur son chemin est l’occasion de le dépasser ! Et tout cela pour léguer au final quelque chose à son peuple… quelques graines pour repartir du bon pied et de nouveau prospérer.
Une très jolie lecture sur la valeur de l’héritage qui me fait dire que je risque fort de revenir vers cet auteur.