« Mon chat Yugoslavia » de Pajtim Statovci

Mon chat YugoslaviaPour commencer la nouvelle année 2016 et ses nouveaux partenariats Denoël, j’ai joué la carte de la découverte avec un roman finnois d’un jeune écrivain de 24 ans, Pajtim Statovci… Je ne m’attendais pas à grand chose… peut être à un roman comme Les tribulations d’un lapin en Laponie, qui traite finalement du même thème, celui de l’immigration en Finlande. Mais il faut avouer que la comparaison s’arrête là ! Si le récit est décalé, ça n’est pas au service de l’humour et de la légèreté, mais plutôt de la folie.

Bekim est un jeune étudiant en philosophie en Finlande. Entre deux rencontres sur des sites gays, il fait la connaissance d’un « chat » dans un bar homo qui va bientôt partager sa vie et celle de son boa. En parallèle nous suivons le journal des années de mariage d’Emine, une kosovare qui épouse dans les années 80 un homme qu’elle connaît à peine, et qui s’avère être égoïste et violent. Lorsque ces histoires s’entremêlent, nous découvrons qun ces deux trajectoires sont celle de la mère et du fils, victimes à leur façon de leur déracinement de leurs terres en guerre, la Yougoslavie.

Si le récit d’Emine est assez classique, quoique poignant par son impression de réalité, celui de Bekim flirte avec le surréalisme et la folie. Il est question de chats qui prennent les traits et comportements d’humains, l’omniprésence des serpents, de névroses autour des arts ménagers, l’image d’un père absent… De qui tient-il le plus ? De sa mère pressurisée par un mari seigneur en sa demeure, où justement de ce dernier qui ne sait se faire respecter que sous un joug de peur et de violence ? Il y a de quoi décrypter, mais j´ai abandonné l’analyse des métaphores au court de ma lecture, pour me laisser porter par cette histoire qui m’a finalement bien plue.

Les réflexions autour de l’immigration de première et de seconde génération, et de leurs intégrations dans la société « occidentale » sont intéressantes. On prend le temps de réfléchir sur les mécanismes qui pousse une famille à quitter son pays en temps de guerre, de l’intérêt et de la haine pour une autre culture, du rejet ou de l’acceptation des cou types de l’autre… Pas évident comme plongée dans la réalité sociale, aujourd’hui que l’histoire semble se répéter.

J’ai apprécié ce livre, qui est à la fois facile à lire et pas si simple à saisir, par ses contrastées constants. Une belle découverte, loin de mes goûts habituels !

Mon chat Yugoslavia de Pajtim Statovci
Traduit du finnois par Claire Saint-Germain
Éditions Denoël & d’ailleurs – 336 pages
Paru le 25 janvier 2016

 

 

Poster un commentaire

Vous devriez utiliser le HTML:
<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>