« La course au mouton sauvage » d’Haruki Murakami
Une lecture choisie au hasard sur Amazon, afin de compléter ma liste pour le challenge Petit Bac, dans la catégorie « Sport et loisir« … le livre était bien noté, les commentaires avaient l’air positif, et l’auteur connu pour d’autres roman, comme Kafka sur le rivage. Je ne me suis donc pas posée plus de questions, et je l’ai rajouté à mes lectures.
J’avais un peu peur de tomber sur un livre contemplatif et lent, axé haïku, un peu comme du Maxence Fermine… Et bien en fait, c’est tout le contraire !
Écrit en 1982, ce roman d‘Haruki Murakami sonne de manière très contemporaine, et se déguste lentement mais surement !
Le narrateur de cette histoire est un trentenaire vivant à Tokyo à la fin des années 1970, il a monté une boite de pub avec un ami, est celle-ci tourne plutôt pas mal. Sa femme vient de le quitter, mais il vit quelques aventures avec une mannequin d’oreille. Il reçoit de temps en temps des nouvelles d’un ancien ami, Le Rat, vagabond et artiste… Bref, la vie banale d’un jeune cadre qui n’a pas trop à s’en faire du lendemain !
Jusqu’au jour ou un mystérieux homme vient à l’agence de pub pour lui demander de partir à la recherche d’un mouton, dont la photo est issue d’une des revues pub qu’ils publient… Et pas n’importe quel ovin : un mouton de race inconnu, avec une étoile sur le dos.
C’est à partir de là que va commencer la quête du mouton pour notre narrateur, qui a tout juste un mois pour trouver l’animal !
On est rapidement plongé dans l’histoire, d’abord via le quotidien du narrateur, qui s’il n’a rien de palpitant, confère une ambiance qui donne envie d’en savoir toujours un peu plus : son mariage, ses rencontres, son ami Le Rat, ses souvenirs d’étudiant, son addiction au tabac, son chat qui n’a pas de nom… Ses réflexion nous transporte dans son univers, grâce aussi au style très fluide et agréable de l’auteur.
Ce petit train-train est rompu dès que le narrateur plonge dans la course au mouton : le suspense s’installe rapidement, pourra-t-il mener à bien cette affaire ? Par où commencer l’enquête ? Jusqu’à la fin du roman, on a envie de savoir pourquoi l’homme mystérieux recherche ce mouton, ce qu’il représente, s’il existe réellement ou non…
Ce qui est étrange dans ce livre, c’est les petites touches surréalistes placées ça et là, qui mélange réalité et onirisme… l’histoire est bien ancrée dans la réalité de l’année 1978, mais des choses laissent présager un coup du destin, de divinités ou esprits, des petites choses à la limite du paranormal, mais jamais exprimées comme tel : tout semble toujours fluide et très naturel.
Il y a aussi beaucoup de pensées sur la vie et le monde qui nourrissent nos réflexions… Par exemple, pourquoi donne-t-on des noms propres à certaines choses, personnes, lieux ? Qu’ont de particulier les noms ? En quoi changent-ils notre perception de l’objet ou du sujet nommé ? Un exemple parmi d’autre de la philosophie de l’auteur, qui explique toujours les points de vue de ses personnages de manière humble et compréhensible.
J’ai apprécié aussi les description des paysage du Nord du Japon… faute de pouvoir y aller (et pour combien de temps :s), la manière dont il parle de l‘île d’Hokaïdo, de la région montagneuse de Sapporo. Une image du Japon qu’on retrouve peu dans les images française du pays, où on parle souvent des grands milieux urbains, des cerisiers en fleurs, de temples ou du Mont Fuji…
Une lecture que j’ai aimé et que je conseille, et pour preuve, je vais rajouter Kafka sur le rivage dans ma liste de livres à lire 😉
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