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« Le Cercle celtique » de Björn Larsson

Le Cercle CeltiqueAmbiance grands froids pour ce roman suédois de 1992, estampillé « Polar Culte » ! Au milieu de la mer du Nord, on voyage entre la Scandinavie et l’Ecosse à bord d’un voilier, en plein hiver ! Un roman de saison à n’en point douter, que j’ai reçu dans le cadre des partenariats Folio.
Mais  l’histoire est-elle à la hauteur des décors brossés par l’auteur ?

En plein hiver, sur les côtes danoises… Ulf le suédois a une vie assez marginale sur son voilier, Le Rustica. Il va rencontrer sur un ferry MacDuff, un écossais venu braver la mer du Nord pour retrouver la femme qu’il aime, Mary, enlevée par un marin danois, Pekka. Et comme le monde est finalement petit, Ulf va tomber au port sur Pekka, effrayé, qui lui remet son journal de bord avant de disparaître avec Mary…
A la lecture de ce journal, Ulf voit transparaître un vrai mystère : le Cercle celtique, qui est à l’origine de la fuite de Pekka et du rapt de Mary.
N’y tenant plus, Ulf appelle son ami Torben, et à eux deux ils décident de partir à l’aventure et de suivre la route maritime tracée par Pekka jusqu’en Ecosse ! Mais le voyage sera bien plus dangereux qu’ils le pensent, que ce soit à cause du climat peu engageant de la mer du Nord en hiver, ou devant le mutisme des écossais sur le sujet du Cercle celte…

Le point fort de ce roman, c’est le voyage autour des côtes écossaises… Moi qui rêve de visiter cette région de Grande-Bretagne, j’ai été ravie ! Entre Inverness, les Lochs, les montagnes enneigées, les fjords… avec en arrière-plan la mer puissante et sauvage, j’ai passé de bons moments.
Là où j’ai eu plus de mal, c’est sur la thématique maritime. Il est question de foc, de ris, de bâbord et tribord, … bref, de tout un champ lexical assez technique sur l’art de naviguer…  Et bien que j’aie vécu 15 ans au bord de la mer, je n’y connais absolument rien ! J’ai donc eu du mal à suivre et à me représenter les scènes d’action où nos héros survivent à des courants marin dévastateurs, slaloment entre les rochers pour s’abriter dans des baies, ou s’enfuient entre des portes d’écluses à peine ouvertes… Enfin ça aura au moins eu le mérite de m’apprendre deux ou trois petites choses.

Côté histoire je n’ai pas accroché en revanche… Peut-être à cause du contexte marin, je n’ai pas réussi à m’identifier aux personnages ou à comprendre leurs motivations. Il n’y a pas vraiment un suspense haletant dans ce roman écrit à la première personne par Ulf, qui nous délivre son histoire à la manière d’un témoignage. D’ailleurs on se demande parfois si Ulf n’est pas Björn Larsson,  lui qui a aussi vécu de nombreuse année sur un bateau nommé Le Rustica et à navigué dans toutes les mers du nord !
La position du roman entre hyper-réalisme (situation plausible et bien détaillées) et situations extraordinaires (de la magie ?) rend le tout un peu bancal pour moi…

Cette expédition parfois agréable m’a paru un peu longue par moment. Mais je ne doute pas qu’il pourra ravir les amateurs de nautisme et de voyage 😉

Merci à Folio tout de même pour cette découverte !

« Les croassements de la nuit » de Douglas Preston & Lincoln Child (Etat du Kansas)

Pour traiter du Kansas pour le challenge « 50 états, 50 billets », il a fallu que je me creuse un peu la cervelle… A la base à part Le magicien d’Oz, je n’avais pas grand chose à me mettre sous la dent. Mais fort heureusement en cherchant un peu, je suis tombée sur ce thriller dont je n’avais jamais entendu parler : Les croassements de la nuit de Douglas Preston & Lincoln Child, qui s’avère être le 4ème tome de la saga des enquêtes de l’inspecteur Pendergast… héros de la série que j’ai appris à connaître, et à apprécier 😀

Nous somme en 2003, à Medecine Creek,  petit village perdu au milieu des champs de maïs du Kansas… Un meurtre pour le moins étrange a été perpétré, dans cette bourgade où tout le monde se connait et ou il ne se passe jamais rien : une femme est retrouvée complètement mutilée et dépecée, au milieu d’un champ de maïs. La mise en scène, composée de corbeaux morts et de flèches indiennes anciennes, fait ressurgir les vieilles peurs ancrées dans l’inconscient collectif du village : la malédiction des Quarante-Cinq, un groupe de bandits assassinés par des Cheyennes à la fin du 19ème siècle et qui hanteraient encore les terres de Medecine Creek. Il n’en faut pas plus pour faire sombrer dans l’angoisse les habitants du village !
Le sheriff Hazen et son assistant, chargés de l’enquête, se demandent à qui il ont a faire, entre mythe et paranormal, œuvre d’un fou furieux, ou un coup monté. Pour l‘inspecteur Pendergast, agent du FBI qui passe ses vacances dans le coin, les choses sont claires : ils ont en face d’eux un serial killer, originaire du village

Une fois de plus une excellente surprise grâce à ce challenge : j’ai été happée par l’histoire, et je l’ai vraiment dévoré… surtout sur la fin où la tension monte crescendo !
On a un bon mélange de thriller, roman policier, et aussi d’horreur ! Si les scènes de crimes sont vraiment gores et totalement surréalistes, la course poursuite pour retrouver le tueur est digne d’un très bon film d’épouvante… Une sorte de mélange du film The Descent, du mythe de la caverne de Platon au milieu de La Tempête de Shakespeare. J’arrête là les comparaisons, car les auteurs empruntent énormément aux classiques du genre, tout en le renouvelant de manière très intéressante… Même si on devine un peu la fin si on est habitué aux roman du genre, il n’en reste pas moins un thriller haletant !

Si l’écriture rend le roman palpitant, son intérêt réside aussi dans son héros, l’inspecteur Pendergast, qui est un peu un OVNI au milieu de ce village du Middwest profond : habillé d’un costume de tailleur, de chaussures sur mesure, habillé en noir par 40°C, le teint très pâle et les cheveux très blond, grand et maigre… il a un physique qui se remarque. Et son caractère est tout aussi « spécial » ! Très courtois et poli, esthète, très intelligent, obstiné… il est en plus un combattant courageux ! Son aura mystérieuse donne envie de le découvrir, de savoir pourquoi cet agent du FBI de New-York vient passer ses vacances à traquer des criminel à la campagne… Un personnage comme j’aime !
Son acolyte féminine dans cet épisode, pour une fois, m’a beaucoup plu… En général dans ce genre de livre, il s’agit de bombes athlétiques qui s’amourachent du héros… Et bien là pas du tout : une ado paumée de Medecine Creek qui ne rêve que de partir de cette ville, au look gothico-punk et aux cheveux mauves, qui écoute du Nine Inch Nail en conduisant une vieille bagnole et à des idées trop libertaire pour l’inertie générale de la ville. On dirait moi au même âge 😀

Un roman que je conseille, et même si ça n’est pas le premier volume de la saga, on comprend très bien l’histoire puisque le seul fil rouge est Pendergast. Bien entendu, je vais me jeter sur les débuts de la série : Relic, dont a été tire le célèbre film !

 

Entre mes rêves, le livre, et mes recherches sur le Kansas, pour une fois, les images coïncident… Le royaume de l’agriculture et des champs de maïs à perte de vue !
Grâce à sa position en plein milieu des Etats-Unis, dont le centre géographique se situe près de Lebanon, le Kansas a un climat continental tout à fait adapté à différentes cultures : le blé (1ers producteurs des USA), le maïs, le soja, le tournesol, les plantes à fourrages… Et bien entendu les élevages sont aussi importants, dont celle des bovins qui est le premier en matière de rendement dans ce secteur. Avec tout cela, le Kansas se situe en 3ème position dans l’économie agricole américaine !
Mais depuis quelques années, l’agriculture n’est plus la principale source de revenue de l’état : l’industrie aéronautique,  le pétrole et le gaz ont pris sa place. Malgré cela, le Kansas n’est pas un état très riche, le 31ème sur 50…

Des étés très chauds, comme on le voit dans le roman, cela sous entend aussi de violents orages… et aussi des tornades. Le Kansas se trouve sur la fameuse Tornado Alley et est traversé par une 50aine de celles-ci chaque année. C’est après le Texas la région qui déclare le plus de tornades !

Et du vent, il doit aussi son nom ! « Kansa » en sioux signifie « peuple du vent du sud« … tout un programme 😉
A l’origine le Kansas faisait parti de la Louisiane française, et a été vendu aux jeunes Etats-Unis en 1803, qui le rattache d’abord au territoire du Missouri. Malgré sa séparation avec la France, les colons français continueront à s’installer dans la région au milieu du 19ème siècle, suivis par les allemands, anglais, irlandais… En 1854, le Kansas est séparé du Missouri, mais aussi du Nebraska auquel il était rattaché. Arbitrairement, c’est le 40ème parallèle nord qui sépare aujourd’hui le Kansas du Nebraska.
Pendant la guerre de Sécession, cette région a été au cœur des conflits pro contre anti-esclavagistes, qui se sont souvent résolu de manière sanglante. En plein milieu des USA du Nord et du Sud, divisés sur la question, le Kansas devient le théâtre de tous les combats en ce nom.
En 1861 le Kansas devient le 34ème état des USA… Et en 1881 le premier à prohiber la vente et consommation d’alcool, afin de tempérer la violence des cow-boys !

Sur ses 2,8 millions d’habitants, un peu moins de 40% vivent en zone rurale : l’exode rural, des campagnes vers les grandes villes de l’état, se fait ressentir ici comme ailleurs. Plus de 600 000 personnes vivent dans le plus grand pôle urbain, la métropole de Wichita. La capitale Topeka est un peu moins habitée, avec ses 226 000 citoyens.

Un état que j’aimerai visiter pour ses espaces ruraux et sauvages 😉

 

« Là où dansent les Morts » de Tony Hillerman (Etat du Nouveau-Mexique)

Encore une découverte sympa grâce au challenge « 50 états, 50 billets »… Cette fois nous partons au Nouveau-Mexique, avec ce roman policier assez atypique, puisqu’il met en scène un policier tribal Navajo, enquêtant au sein de communautés amérindiennes.
Ce roman fait parti de la série des « Joe Leaphorn », héros qu’on retrouve au travers trois livres, écrits entre les années 1970 et 1978. Là où dansent les morts est le second opus de la série, paru en 1973.

Joe Leaphorn est appellé sur les lieux de la disparition d’un adolescent, Cata, de la tribu des Zuni, près de la réserve de ces derniers : parti courir pour se préparer physiquement à une cérémonie religieuse indienne, le garçon n’est pas rentré chez lui, et l’énorme flaque de sang a été retrouvée sur les lieux laisse supposer qu’il a été tué.
Plus étrange, son meilleur ami qui l’accompagnait, George, indien Navajo,  a lui aussi disparu… A t-il aussi été enlevé ou tué, ou a t-il tué son ami ? Ou alors, a t-il vu trop de choses et essaye t-il d’échapper à quelque chose ou quelqu’un ?
C’est ce que Leaphorn va tenter de découvrir tout au long de son enquête, afin de résoudre le mystère de la disparition du jeune Zuni, que rien ne prédisposait à une fin aussi violente.

On découvre tout un pant de l’Amérique des années 70 dans ce roman, entre les réserves indiennes fidèles à leur mode de vie et leur culture mystique, les groupes de hippies retranchés dans leur communauté, les campements d’archéologues étudiant les traces des premiers natifs américains : les hommes de Folsom… Ce roman est extrêmement bien documenté, on s’y croirait vraiment ! De plus, on apprend énormément de chose sur la culture et la religion Zuni et Navajo, ainsi que leur rivalités… Bref, c’est un vrai plaisir que de lire ce polar !
L’ambiance est sombre et réfléchie : notre héros donne un sentiment de calme, mais aussi de détermination au récit… Et son éducation au sein de sa tribu Navajo lui donne des coups d’avance par rapports aux Blancs : il sait lire les traces sur le sol, sait écouter les hommes, interpréter les signes de la nature… Un véritable 6ème sens !
On se prend bien aussi au jeu de l’enquête, en imaginant page après page ce qui a bien pu ce passer dans cet région des Corn Moutain, à l’Ouest du Nouveau-Mexique.

Bref, une bonne découverte, que je conseille ! Je vais essayer de mettre la main sur le premier volume de la série, La voie de l’ennemi, où apparait Joe Leaphorn pour la première fois, avant de lire le troisième opus Femme qui écoute. Ce personnage m’a beaucoup plu, est j’aimerai en apprendre plus sur ses aventures 🙂

 

L’état du Nouveau-Mexique sonne pour moi comme une des destinations de rêve… Et c’est à coup sûr un des états que j’aimerai visiter si je venais à y retourner ! J’avais vu l’Arizona, et l’Utah, juste à côté du Nouveau-Mexique, que j’avais adoré… donc je me dis que cet état doit être au moins aussi bien : des paysages grandioses, les communautés indiennes qui entretiennent leurs sites, et en plus des villes qui plongent tout de suite dans l’exotisme avec leur architecture d’adobe, comme sa capitale Santa Fe !
De plus j’adore le climat là bas : aride, donc peu ou pas de moustiques 😀

J’ai assez peu parlé dans mes topos historiques sur les autres états des tribus amérindiennes qui vivaient sur les terres d’Amérique du Nord avant l’arrivé des Blancs. La lecture de ce livre avec toutes ces anecdotes historiques et culturelles me donne envie de me pencher sur la question ici… ce qui semble une bonne idée pour découvrir cet état !

A la préhistoire, les hommes de Folsom dont l’auteur parle vivaient dans les montagnes et vallées du Nouveau-Mexique et du Colorado… ils vivaient de chasse et cueillette, fabriquaient des outils en silex… bref, tout comme les hommes de la préhistoire que nous connaissons dans nos contrés ! Ils y avait bien entendu d’autres peuples à cette époques, comme les Sandia, et les hommes de Folsom ont disparus ou évolués…
Ce qui nous amène au 16ème siècle, où les indiens Pueblos, peuples sédentaires (dont les Zuni dont il est question dans le roman) vivaient dans la région… Les premiers européens à venir à leur rencontre, des conquistadores mexicains (donc espagnols) croyant trouver les cités d’or, n’ont pas vraiment eu l’accueil espéré : les indiens Pueblos se font quasiment exterminer par les espagnols.
Les années qui suivirent furent bien noires et sanglantes pour les amérindiens : rien n’arrête les espagnols dans leur volonté de conquête et leur goût de l’horreur. Ils écraseront tour à tour les indiens Acomas et les Tompiros, tuant une partie d’entre eux et réduisant à l‘esclavage ou mutilant une autre. Les Pueblos ne doivent alors leur survie qu’à l’aide des Apaches vers lesquels ils se tourneront dans leur fuite devant l’armée espagnole.
Après ces faits d’arme, l’Espagne acquiert les territoires du Nouveau-Mexique, et les intègre à la Nouvelle-Espagne… Pourtant peu d’européens viendront coloniser ces terres : les indiens Pueblos restent majoritaires sur leurs territoires, malgré les missions et forts créés par les espagnols pour les canaliser et les convertir au Christianisme.
A la fin du 17ème siècle, les Pueblos, aidés des Apaches, organisent des révoltes contre l’oppresseur espagnol, afin de se libérer de leur joug : beaucoup de Blancs seront tués, des bâtiments détruits… mais ces petites victoires ne changeront rien : l’Espagne riposte, et les amérindiens sont tués, déportés et réduits à l’esclavage par centaines.
Après la guerre entre l’Amérique et le Mexique, en 1848, le Nouveau-Mexique rejoint les USA, et devient un état à part entière en 1912.

Les Navajos dont il est aussi question dans le roman sont une tribu rentrée en conflit avec plusieurs autres peuples indiens avant l’arrivé des Blancs. Malgré leurs guerre contre les espagnols lorsque ceux-ci les rencontreront, ils ont bénéficié de leurs apports : moutons, chevaux… Ce qui fera vivre l’économie Navajo de nombreuses années, jusqu’à aujourd’hui !
Une fois rattachés aux USA, les tribus Navajo vont rentrer en conflit contre leur nouvelle patrie, ce qui leur vaudra d’être déporté. C’est la « longue marche » qu’évoque l’auteur dans le roman : les Navajos doivent quitter leurs terres pour rejoindre Fort Sumner au Nouveau-Mexique, où ils vivront un enfer : attaques d’autres tribus, famine, froid, maladies…  Jusqu’à ce qu’un traité leur permette de retourner sur leur terre en échange de la paix avec les autres citoyens américains.
Au milieu du 19ème siècle, les premières réserves indiennes voient le jour aux Etats-Unis, gérée par le Bureau des affaires indienne (où travaille notre héros du roman !). Les réserves n’appartiennent pas aux indiens en tant que tel : ces territoires leurs sont prêtés, mais ont un statut administratif particulier… Il y a actuellement 310 réserves indiennes aux Etats-Unis, appartenant à une ou plusieurs tribus.
Aujourd’hui les indiens au Nouveau-Mexique mais aussi souvent ailleurs, vivent de l’agriculture, de l’élevage, mais aussi du tourisme. Beaucoup de sites exceptionnels par leur beauté ou leur histoire  sont gérés par eux, parmi les très nombreux parcs et monuments  nationaux que compte l’état.

Au Nouveau-Mexique, les amérindiens ne représentent que 10% de la population, et la plupart parlent encore une langue indienne.  Sur les 85% de Blancs, 45% sont hispaniques… des restes de son passé sulfureux avec le Mexique !  Il est aussi intéressant de voir que beaucoup de documents administratifs, dont les bulletins de vote, sont rédigés en anglais et en espagnol ! Un truc qu’on ne verrait surement pas chez nous 😉

Tip geek et/ou populaire : c’est au Nouveau-Mexique qu’on trouve la fameuse ville de Roswell, où se serait écrasé un OVNI en 1947… un site « historique » supplémentaire à visiter dans cet état 😀

« Un Noël à River Falls » d’Alexis Aubenque (Etat de Washington)

Ce cadeau de Petite Fleur, reçu dans mon colis du SWAP « Noël en hiver » a été une petite découverte… je lis très peu de polars, et je ne connaissais pas du tout Alexis Aubenque. Et surprise, c’est un auteur français !
En plus, ce roman s’inscrit parfaitement dans mon challenge « 50 Etats, 50 billets » !

Un Noël à River Falls, édité en 2010, est le 3ème opus d’une série débutée en 2008.
On suit dans de récit le shérif de River Falls, Mike Logan, et son équipe. A quelques semaines de Noël, ils doivent enquêter sur le meurtre d’un adolescent, retrouvé dans une cabane de chasseur. Le principal suspect, un jeune homme recouvert de son sang laisse présager une résolution de l’affaire rapide, claire et limpide.
C’est sans compter sur les avocats, journalistes, agents du FBI gravitant autour de cette histoire, et surtout de la spécificité de la vie de ce suspect : il appartient à une communauté chrétienne traditionaliste, type Amish, vivant reclus dans une propriété et vivant un peu comme au temps des colons… Un profil plutôt atypique pour un tueur de sang froid…

Je ne vais pas en dire plus, sous peine de gâcher le plaisir de la lecture : pas mal de rebondissements, chapitres après chapitres ! On suit tour à tour Logan, sa compagne profileuse Hurley, la journaliste fouineuse Callwin, l’as du barreau Warren, la pieuse Margareth…
Un roman agréable à lire, et qui ne demande pas d’avoir lu les deux premiers tomes de la série : on doit perdre un petit peu du background des personnages, mais rien de bien important je pense.

Côté paysage, l’histoire se déroule dans la ville fictive de River Falls, dans l’Etat de Washington, Etat à l’extrême Nord-Ouest des Etats-Unis, bordé par le Canada et le Pacifique.
River Falls est une petite ville à 2-3h de Seattle, située au milieu de la forêt.
Beaucoup de scène de pluie et de neige… la région à l’air assez fraîche : il faut dire qu’on est dans le Nord, et que River Falls semble être dans l’Eastern Washington, partie est de l’Etat, séparée par la Chaine des Cascades de la région maritime et des zones à forte densité comme Seattle. Bref, climat plus continental…

Outre cette séparation qui influence le climat, la population est plus conservatrice dans cette partie de Washington que sur la côte… il est beaucoup question dans le roman de « redneck » (stéréotype du bouseux américain), et du traditionalisme des habitants de la région comparé à l’ouverture d’esprit de ceux vivant à Seattle (patrie du grunge !).
Le roman est jalonné de références au clivage entre ces deux types de mentalités, au sein même de la ville. Il est pas mal question par exemple de l’égalité homo / hétéro et de la manière dont les différences sont perçues entre les milieux très puritain ou très libérés… mais sans prendre vraiment parti finalement, le tableau est assez nuancé, et l’ironie et le cynisme sont les maîtres mots de ces débats d’idées.

Une lecture très sympa, qui m’a permis de conforter mon envie d’aller faire un tour dans cette partie des Etats-Unis !
A noter que le challenge m’a en plus « obligé » à me renseigner un peu sur la région au court de ma lecture, ce qui m’a permis d’enrichir mon imaginaire, et aussi de comprendre un peu mieux la différence de mentalité entre les villes de la côte et les régions reculée de l’est de l’Etat de Washington !

Et merci à Petite Fleur pour cette bonne idée de lecture 😀