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« Maudit printemps » d’Antonio Manzini

Ça faisait un petit moment que Denoël m’avait envoyé ce roman d’Antonio Manzini, que j’avais choisi suite à ma lecture de Piste Noire, son premier roman mettant en scène le sous-préfet Rocco Schiavone. Faute de temps, il avait commencé à prendre la poussière dans ma bibliothèque… Le challenge ABC 2020 me permet enfin de rectifier cette erreur et d’enfin m’atteler à cette lecture !

Rocco Schiavone est toujours « puni » à Aoste où il est sous-préfet, dirigeant une brigade de police hétéroclite…
Lui qui n’aime pas les emmerdes, il va être servi ! Une lycéenne vient le voir pour lui signaler la disparition de son amie, Chiara, depuis leur week-end en boite avec leurs copains… Bizarre. Surtout lorsque Rocco constate que les parents de Chiara lui cachent qu’elle n’est pas revenue à la maison. Ça sent le kidnapping à plein nez ! Rocco et son équipe vont devoir marcher sur des œufs et opérer en toute discrétion, hors des radars des juges, du préfet, et des parents eux-mêmes…

J’avais oublié à quel point le personnage de Rocco m’était sympathique avec tous ses défauts : macho, infidèle, râleurs, parfois brutal… et sans pitié avec les maillons faibles son équipe !
Je ne suis habituellement pas fans des univers type mafia, mais là, ça passe pas mal, car nous voyons alternativement les scènes d’enquête du côté de Rocco, et celle du côté de Chiara qui est en assez mauvaise posture et est passée en mode survie…
Si l’histoire n’est pas ultra originale, j’ai aimé la patte de l’auteur et les petits détails qu’il glisse ici et là pour nous rendre le récit un peu moins sérieux, voir surréaliste. La haine par exemple de Rocco pour la neige et les flaques d’eau… qui ont eu la peau de sa demi-douzaine de paires de Clarks, ce qui le rend morose.

Cette lecture m’a plu et je m’aperçois que Maudit printemps est le troisième opus de la saga, et que je n’avais pas lu le second, Froid comme la mort… Pour 2021 peut-être ?

« Le violon du diable » de Douglas Preston et Lincoln Child

Ça faisait un bon moment que je n’avais pas lu un roman de la série des Pendergast… et je l’avais quasiment oublié pour tout dire. Alors que je cherche mon premier roman Audible dans la bibliothèque de l’appli, je tombe presque directement sur Le violon du Diable, le 5 tome de la saga ! C’est un signe : il sera mon premier livre audio !

Southampton, état de New-York, au début des années 2000. Le corps sans vie d’un critique d’art, Jeremy Grove, est retrouvé dans sa luxueuse maison. Tout cela pourrait paraître anodin, si le corps de l’homme n’avait pas été retrouvé brulé, alors que le reste de la pièce est intact et qu’elle est fermée de l’intérieur. Au sol, une empreinte de pied fourchu semble avoir marqué de parquet… et c’est sans compter l’odeur de souffre qui empeste la pièce.
Lorsqu’un second corps assassiné selon le même procédé est découvert à New-York, le doute commence à s’insinuer dans l’esprit de la population. Est-ce que le Diable est à l’œuvre dans cette histoire ?
Qui peut-être l’assassin, et surtout comment a-t-il procédé ? C’est ce que Pendergast et le sergent D’Agosta vont essayer de découvrir, dans un voyage qui les mènera de New-York jusqu’à la région de Florence en Italie, où les légendes et les superstitions prennent corps devant leurs yeux…

C’est le sergent D’Agosta de retour du Canada que nous retrouvons sur cette enquête, lui que nous avions déjà croisé sur les deux premières enquête new-yorkaise de Pendergast, Relic et Le grenier des enfers.
Pendergast est égal à lui-même : en tant qu’électron libre du FBI, il mène son enquête comme bon lui chante, enfreignant parfois les lois, mais toute en souplesse et avec le meilleur des goût.

Une suite de la saga agréable, même si ça n’est pas le meilleur opus selon moi. En revanche il donne une ouverture vers de nouvelles aventures que j’espère palpitantes, ce qui me donne très envie de lire la suite. Je pense pouvoir vous dire sans spoiler que Pendergast a un frère maléfique, qui va sûrement faire parler de lui bientôt. Chouette 🙂

Et cette première expérience de livre audio, me direz vous. C’est en échangeant avec Mickael sur le sujet que je me dit que je ratais peut-être quelque chose en n’ayant pas encore tenté d’écouter des livre, plutôt que de les lire. Les avantages sont multiples : possibilité de « lire » dans les transports en commun bondés, sur le chemin du boulot, ou encore pour s’endormir le soir, en mode « raconte moi une histoire »… Quelques inconvénient aussi forcément : il faut être concentré, ce qui n’est pas toujours facile dans la rue quand on essaye d’éviter les voitures. Du coup, la fonction de retour en arrière est bien pratique… mais impossible de scanner visuellement le livre pour retrouver le passage où on a lâché, ce qui rend la tâche parfois fastidieuse. Mais j’ai quand même bien accroché, et je vais continuer mon test avec mon nouvel abonnement Audible. Du coup j’ai le droit à un livre par mois… ce qui est suffisant avec les partenariats à côté !

A noter que cette lecture compte pour le challenge ABC, Nanet dans sa grande bonté autorise les livre audio 🙂

« C’est ainsi que cela s’est passé » de Natalia Ginzburg

C'est ainsi que cela s'est passéPour le partenariat Denoël du mois de novembre, j’ai posé mon dévolu sur un court roman où le drame peint en gris le paysage italien… Un très bon choix qui me sort de mes lectures habituelles.

Dans une ville italienne dans les années 50, une jeune femme tue son mari… Est-ce une abominable criminelle ? Ou la réalité est-elle plus complexe que cela ? Dans ce récit, la narratrice-assassine raconte en un souffle les raisons et les événements qui l’ont amené à tirer une balle de revolver dans l’œil de son époux Alberto.

Une vie de couple décevante, la place de la femme dans les années 50, les drames de la vie… Une fois de plus voici un portrait bien glauque de la société italienne du milieu du 20ème siècle, dans la lignée de mes lectures des romans d’Elena Ferrante. Mais ici le contexte est un peu différent, car notre narratrice est une femme éduquée, sans background social compliqué… mais sa solitude est un vrai déchirement. Une femme normale en somme ! Et se pose la question de ce qui peut bien pousser au crime, plutôt que de trouver une autre solutions à ses problèmes.

J’ai beaucoup apprécié ce quasi huis clos tout en nuances de gris… Car même dans ses moments de joie notre héroïne ne semble jamais vraiment goûter au bonheur.  L’écriture qui ressemble plus à un langage parlé, sous forme d’un témoignage lapidaire, m’a un peu gêné sur les premières pages… mais ce style prend tout son sens au fil de la lecture.
Une belle découverte choisie un peu au hasard, pour remplir la lettre G du challenge ABC !

C’est ainsi que cela c’est passé de Natalia Ginzburg
Traduit de l’italien par Georges Piroué
Editions Denoël, collection Empreinte – 128 pages
Paru le 9 décembre 2017

abclogoshadow

« Le nouveau nom » d’Elena Ferrante

Le nouveau nomMes vacances de septembre auront vraiment été celle des sagas pour moi ! Sur les conseils de ma mère j’ai amené au bord de la piscine la suite de L’amie prodigieuse, que j’avais beaucoup aimé, Le nouveau nom.

Il va sans dire que j’ai dévoré en quelques jour ce roman, qui a toutes les qualités d’un page-turner : écriture fluide, histoires familiales pleines de rebondissements et ce qu´il faut de sordide…

Début des années 60 en Italie. Nous avions laissé les deux personnages principaux au milieu d’un mariage, celui de Lila. Meilleure amie d’Elena, la narratrice, elle épouse à 16 ans l’épicier du quartier, Stefano. Durant le repas de noces elle s’aperçoit que son époux l’a trahie en y invitant ses ennemis de toujours, les frères Solara, des jeunes hommes malhonnêtes qui ont la main mise sur le quartier. La nuit de noce et le début de sa vie de couple sont loin du rêve qu’elle aurait pu imaginer… Entre la violence physique et la pression sociale, la vie d’épouse de Lila a tout du cauchemar.
De son côté Elena continue à aller au lycée, et à rêver de son amour secret Nino, tout en fréquentant Antonio qui meurt de jalousie…

Difficile de résumer cette histoire qui raconte les destins croisés de Lila et de la narratrice Elena. Si elle étaient très proches enfants, vivant une saine concurrence à l’école, et ou Lila brillait de mille feux dans la rue… le début de l’âge adulte va les séparer. Elena va suivre un chemin peu habituel à l’époque pour une femme, celui de l’école et des études. Malgré ses doutes, sa peur de ne pas être à la hauteur et de trop être l’incarnation d’une fille d’un quartier pauvre… elle gravit les marches des classes et des diplômes une par une.
Lila quant à elle n’a pas eu la chance de pouvoir continuer ses études… et son seul choix pour vivre ses rêves et avoir de l’argent eSt de faire un bon mariage. Mais à seize ans, on fait rarement les bons choix, et celui qu’elle a fait va vite lui sembler être la pire erreur de sa jeune vie… La violence de la vie domestique à cette époque est assez hallucinante. Quand je pense que cela se passe en Europe il y a 50 ans, je suis ébahie…

Côté personnage, je me sens assez en phase avec Elena, la bûcheuse, vilain petit canard qui une fois sortie du giron de son modèle Lila se révèle être une jolie femme, intelligente et disciplinée.
Lila est la fille-femme fatale de caractère, intelligente mais frustrée… limite cyclothymique. Elle passe de la passion pour un sujet ou une personne, à un désintérêt le plus total. Je ne peut pas m’empêcher d’avoir envie de lui botter le derrière pour ses mauvaises décisions et de ressentir une vague jalousie pour son intelligence vive et sa capacité à fasciner les hommes… Tout comme elle nous fascine aussi, nous, lecteurs.
Une chose est certaine, c’est qu’on tourne vite les pages pour savoir si Lila va finir par se faire battre à mort par son époux ou s’enfuir enfin, et jusqu’où Elena arrivera à aller dans ses études.

J’ai déjà le troisième tome de côté, Celle qui fuit et celle qui reste,  que j’espère bien lire dès que ma PAL sera un peu moins haute !

Cette lecture me permet de valider le F du challenge ABC.

abclogoshadow

« Ceux qui désirent acquérir la grâce d’un prince » de Machiavel

Ceux qui désirent acquérir la grâce d'un princeChoix atypique pour le partenariat Folio du mois de février (et oui je tarde dans mes lectures) : un classique doublé d’une lecture philosophique et politique signé par l’illustre Machiavel.

Cette édition est en fait un extrait du Prince, le best-seller de l’auteur, si je peux me permettre. Véritable guide à l’usage des princes et dirigeants accédant au pouvoir, ce texte est une petite perle de bon sens et de stratégie politique.
Je ne pouvait m’empêcher de penser au contexte électoral actuel en lisant ces lignes, mais aussi à la grosse boîboîte dans laquelle je travaille depuis quelques années.

Bref, je me suis demandé comment utiliser ces bons conseils de Machiavel au prince Laurent de Médicis au boulot, ou au moins les mettre en perspective dans mon contexte professionnel… et il y a de quoi faire !
En ce temps de travail collaboratif, d’happy at work, de casser les silos et compagnie… le machiavélisme est souvent confondu avec du cynisme et peut sembler désuet. Mais dans les faits, Machiavel peut s’avérer utile au bureau : le monde du travail demande de l’efficacité, pas vraiment de la morale, surtout au niveau managérial.
Pour Machiavel la politique est dominée par le changement, les conflits internes ou externes… L’homme de pouvoir doit pouvoir surfer sur cela en s’adaptant au contexte, en restant agile et souple ! Si à haut niveau les élites maîtrises le concept (il suffit de voir le nombre de retournage de vestes en politique à la TV ces derniers temps), à mon petit niveau je vais essayer d’adapter ces préceptes 🙂

Une bonne lecture à mettre entre toutes les mains… et surtout terriblement actuel et inspirante malgré ses 500 et quelques années !

Et une fois n’est pas coutume, une lecture por le challenge ABC 2017.

abclogoshadow

« Piste noire » d’Antonio Manzini

piste noirePour le partenariat Folio du mois dernier, j’ai choisi un roman que j’avais hésité à prendre chez Denoël lors de sa parution en 2015 : Piste noire.
Ce roman policier, dans le plus pur sens du terme, nous emmène mener l’enquête dans les paysages enneigés italiens… Ça change des thrillers américain, et ça a même tendance à me réconcilier avec le genre !

C’est la saison des sports d’hiver à Champoluc… et c’est juste à ce moment qu’un cadavre est retrouvé sous une dameuse, dans un sale état. Est-ce un accident ? Ou alors une tentative pour dissimuler un meurtre ?
C’est le sous-préfet Rocco Schiavone, muté depuis peu dans la région d’Aoste, qui va devoir répondre à cette question. Avec un style romain détestable au possible, il va analyser chaque indice et cuisiner le moindre témoin… dans un petit village où tout le monde se connait.

Ce roman policier m’a donné un peu de fraicheur dans les transports en ce mois d’avril. Il se lit très bien, et on se prend vite au jeu de l’enquête. Le personnage de Rocco, odieux, dragueur, violent… et tout simplement con par moment, est un véritable atout dans le récit. Au fil des pages, on se prend non seulement à le trouver sympathique, mais aussi à avoir de l’empathie pour lui.
Pour ce qui est de l’enquête, le dénouement n’est pas révolutionnaire, mais a le mérite d’être spectaculaire !
J’ai aussi beaucoup apprécié l’ambiance montagnarde, les images de paysages alpins italiens, et l’odeur des bons petits plats de risotto… Y-a-t-il un seul roman italien ou l’évocation de la nourriture ne fait pas rêver ?

Bref, bonne pioche avec ce partenariat ! Je le conseille aux amateurs de roman policier, sans hésitation !

Merci Folio !

« L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante

L'amie prodigieuse« Le roman que Daniel Pennac offre à tous ses amis« . Voilà ce que clame la sur-jaquette sur cette édition, reçue lors du partenariat Folio du mois. Avec une annonce comme celle-ci, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman… De loin, j’y voyais une saga familiale classique autour de deux amies d’enfance, dans l’Italie d’après guerre. C’est bien de cela qu’il s’agit, mais de bien plus encore ! Pennac ne se trompait pas, l’écriture d’Elena Ferrante est vraiment jubilatoire !

Elena et Lila se connaissent depuis les bancs de l’école, dans un quartier pauvre de Naples. Dans cette Italie des années 50, la vie n’est pas tendre. La plupart des adultes font des métiers difficiles, les femmes travaillent dans leur foyer, et les enfants font ce qu’ils peuvent entre eux et leurs professeurs. Lila s’avère rapidement être un petit génie, doublé d’un sale caractère qui flirte avec la méchanceté. Elena quant à elle est subjuguée par son amie, et fait tout pour être à son niveau… Cette émulation va permettre à cette dernière d’accéder à des études, au collège… Lila elle devra rester travailler avec ses parents à la cordonnerie familiale. Cette séparation va-t-elle signifier la fin de leur amitié ? Lila continuera-t-elle a étudier malgré l’interdit familiale ? Elena pourra-t-elle se sortir du quartier ?

Voici donc une superbe histoire, passionnante, pleine d’émotion et super bien écrite… Je deviens fan de saga familiale avec des livres comme ça ! On peut très facilement s’identifier à Elena, l’éternelle seconde, durant ses années d’enfance et d’adolescence que nous suivons ici. Son amitié avec Lila est un petit mélange d’adulation et de jalousie, qui va la guider durant toutes ses jeunes années, que ce soit pendant ses études que pour ses affaires de coeur. Cette histoire s’inscrit dans celle du quartier, où les rivalités et les conflits entre les familles ont la part belle… Eux même au coeur de la grande histoire d’Europe de l’après-guerre, où le fascisme, le marché noir, l’essor du communisme… ont laissé des traces.

Un seul regret : il va falloir que j’attende le second volume de la saga pour savoir comment se termine cette histoire ! Si L’amie prodigieuse raconte la jeunesse des deux filles, la suite, Le nouveau nom, se focaliserait sur leurs vies d’adultes. Et vu les rebondissements au fil des pages, je veux absolument savoir ce qui va se passer.

Un roman vraiment très bon, que je conseille vivement et que je vais certainement prêter… Voir offrir à mon tour 😉

« Ariosto furioso » de Chelsea Quinn Yarbro

Ariosto furiosoPas évident de trouver un auteur de fantasy ou SF dont le nom commence par un Y, afin de remplir le contrat du Challenge ABC des Littératures de l’imaginaire ! Mais finalement, en cherchant, on fini bien par trouver !
Je m’attendais à du très bon au vues des critiques sur Internet, mais je dois avouer que je ne sais pas du tout quoi penser de ma lecture ! Entre roman historique dans une Renaissance italienne alternative, fantasy, et drame romantique, ce livre édité aux Etats-Unis en 1981 mélange les genres mais ne m’a pas totalement emballée.

Firenze, en 1533 : Lodovico Ariosto est le poète et ami de Damiano de Medici, primero de l’Italia Federata. Dans la vie, il se trouve en plein milieu de conflits politiques et religieux visant son maître, et il doit aussi veiller sur sa famille…
Mais grâce à sa nouvelle œuvre, la suite de son Orlando furioso, il peut s’échapper d’un quotidien compliqué, où il n’est finalement pas grand chose. Dans sa « fantasia » il devient un guerrier héroïque ! Connu et adulé de tous, volant sur son hippogriffe, il part au secours de son amis Falcone et du peuple du Nouveau Monde, les Cerrochis, qui se battent contre un sorcier malfaisant et son armée de monstres.

Ce roman à donc la particularité d’alterner chapitres après chapitres la réalité et la fiction, le monde de Firenze et celui des Cerrochis.
J’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit… Au moins la moitié, et encore, je n’ai pas réussis à apprécier la partie fantasy du roman, très épique et grandiloquente. Même en le prenant au second degré je n’ai pas trouvé ça amusant… Bref, trop indigeste pour moi… même s’il peut parfois être amusant de relever dans la fiction les éléments issus de la réalité de Lodovico.
Pour la partie narrant la réalité, les querelles politiques entre les branches aînées et cadettes des Medici, les guerres de religions ente le pape et les anglais, les histoires d’espionnage… ne m’ont pas du tout intéressés. C’est pourtant le cœur de l’intrigue qui va naître sur la fin du roman : pourquoi et comment l’Italia Federata et Damiano vont être mis en porte-à-faux… et par conséquent Lodovico.
Sur la toute fin j’ai commencé à apprécier le roman, car l’histoire d’amitié entre Lodovico – faible et insignifiant poète au milieu des jeux de pouvoir – et Damiano – dirigeant vieillissant et acculé – devient vraiment touchante… avec une touche d’héroïsme un rien surfait, mais sincère.

Une découverte vraiment en demi-teinte… Je reconnais les qualités du roman, mais je ne suis pas totalement convaincue, car je n’ai pas pris de plaisir à le lire les trois quarts du temps. Peut-être parce que je ne connaissais pas du tout cette période de l’histoire ? Ou alors parce que je n’ai jamais lu Orlando Furioso ? « Bien mais pas top » en somme !

challenge de l'imaginaire ABC 2014

« L’hôtel hanté » de William Wilkie Collins

L'hôtel hanté

Pour la lecture de ce roman dans le cadre du challenge ABC, j’ai surmonté ma première mauvaise impression avec W. Wilkie Collins, qui m’avait un peu déçue avec Profondeurs glacées il y a un an… Mais bon, j’entends tellement de bien de cet auteur de la période victorienne, que j’ai décidé de retenter le coup avec L’hôtel hanté paru en 1878… Ce livre étant tombé dans le domaine public, on peut se le procurer gratuitement légalement et facilement sur Internet ! Une bonne occasion de lire un auteur classique 🙂

Lord Montbarry étonne le tout Londres, et plus particulièrement sa famille, en choisissant d’épouser la comtesse Narona, rencontrée lors d’un voyage… Celle-ci jouit d’une réputation sulfureuse dans toute l’Europe. Pire encore, il a rompu ses fiançailles avec Agnès Lockwood,  jolie et vertueuse jeune femme, pour s’unir à la comtesse. Mais un pressentiment étreint cette dernière : elle sent qu’Agnès la conduira à sa perte, malgré sa bonté et gentillesse naturelle.
Quelques mois plus tard, la famille Montbarry apprend que le lord à trouvé la mort à Venise, dans le palais qu’il louait avec sa nouvelle épouse et son beau-frère le baron Rivar, bien connu dans le monde du jeu pour ses dettes… Si sa mort est due à une pneumonie, la disparition de son laquais et la prime touchée par l’assurance vie du lord par la comtesse laisse soupçonner que sa mort n’était peut-être pas si naturelle

On mélange ici un peu les genres : une histoire d’amours déçues, où une jeune femme se retrouve bafouée et aveuglée par le chagrin ; une enquête sur la mort du lord et toutes les bizarreries l’entourant de la part d’Henry, le frère du lord, éperdument amoureux d’Agnès ; et aussi une touche de fantastique lorsqu’on s’aperçoit que le palais où est mort le lord est en fait hanté par un esprit !
Un mélange qui passe plutôt pas mal : j’ai lu rapidement ce livre, tant je voulait savoir comment la comtesse avait fait passer de vie à trépas son époux ! Car là pas de surprise, même en essayant de prendre du recul, au vu de son caractère détestable et de la prime d’assurance vie qu’elle touche à la mort du lord : tout l’accuse ! Du coup on ne cherche pas à savoir ni pourquoi ni qui, mais plutôt comment ! Et là j’ai été bien surprise 🙂

Un roman court, agréable, qui me réconcilie avec Wilkie Collins… Que demander de plus ?

challenge ABC

« Le soleil des Scorta » de Laurent Gaudé

Lecture découverte, avec ce roman qu’on m’a offert pour Noël dernier… J’ai été un peu longue à m’y mettre, ma PAL ne désemplissant pas.
Et puis je me suis dit qu’il était tant que je lise ce roman affublé du ruban du prix Goncourt 2004… De plus Laurent Gaudé a l’air d’être un auteur assez apprécié quand je parcours les forums littéraires !
Après La Horde du Contrevent, c’était finalement un choix de roman idéal,  tant il est opposé à celui-ci. Pas de vent amis une chaleur écrasante, pas d’univers épique et fantastique mais une saga familiale au milieu de la Grande Histoire…

On suit sur un siècle, la lignée des Scorta à Montepuccio dans la région de Pouille, au Sud de l’Italie, à partir de la fin du 19ème siècle.
On commence par la naissance du grand-père, issus des amours fugaces d’un bandit et d’une vieille fille, la manière dont il va devenir un criminel et amasser des fortunes… Mais c’est surtout autour de ses 3 enfants que le récit prend forme : poussés par leur extrême pauvreté, ils partent pour New-York à l’époque des grandes vagues d’immigration vers les Etats-Unis, puis reviennent au village un peu plus riche pour essayer d’y vivre,  d’y trouver leur place, de construire quelque chose de durable et à leur tour aussi avoir des enfants, petits-enfants… qui perpétueront le nom des Scorta.

Un livre qui se lit très vite, se dévore même, tant l’image de l’Italie que l’histoire emporte avec elle est magnifique : malgré la rudesse de cette terre asséchée par le soleil, où les pierres sont plus nombreuse que les brins d’herbes, on a envie d’aller dans cette région, toucher les oliviers, s’asseoir à l’ombre sur la place du village et de vivre à son rythme. Bref, un tableau d’une grande beauté qui invite au voyage et à la découverte, même si le grand malheur des Scorta est finalement dans ce récit de rester enraciner dans ce village !
On n’est pas dans un roman sur la naissance d’un empire  mafiosi comme j’aurai pu le croire au départ. Chaque personnage, se pose un jour ou l’autre la question de sa place dans la famille Scorta, sur son individualité, son destin, et tente de faire au mieux avec les cartes que la vie lui a donné. Une jolie leçon de vie, sur les valeurs familiales et le prix de l’héritage sous toutes ses formes.

Une lecture bien agréable que j’ai appréciée et que je conseille. Un peu de soleil alors que l’automne est là, ça ne peut pas faire de mal 🙂