Mots-clé : france

«La femme brouillon» d’Amandine Dhée

Première lecture de l’année, première lecture aussi pour le challenge ABC… grâce à ce court roman reçu lors du partenariat Folio de Décembre. Oui, j’ai un peu tardé à m’y attaquer, mais j’avais beaucoup de livre en retard à lire en fin d’année…
Il n’y avait pas grand chose d’inspirant dans la liste de Folio le mois dernier, j’ai donc choisi ce roman… au nombre de pages ! Le plus court possible. Et oui, c’est moche.

Récit autobiographique, Amandine Dhée nous livre ici son expérience de grossesse et de maternité. Elle qui ne se voyait pas mère passe de surprise en découvertes, bonnes et mauvaises tout au long de ces mois.

Moi qui ne suis vraiment pas fans de ce genre de témoignage, j’ai été agréablement surprise. Loin d’être un étalage mielleux du bonheur de la maternité, l’auteur nous raconte ses doutes, ses angoisses, ses victoires aussi… elle ne juge pas les autres mères ni celles qui ne veulent pas l’être, ne parle pas au nom de toutes les femmes, et lorsqu’elle est tentée de le faire, le met sur le dos de la « femme-lézard » qui sommeille en elle, la mère primitive tout droit sortie du cerveau reptilien.
Un récit poétique et drôle, plein de bonne réflexion sur la vie et sur les modèles qu’on nous construit pour définir nos identités… que ce soit de genre que de fonction dans la société.

Vue la brièveté de l’ouvrage, je le mettrai sans hésitation entre toutes les mains !

« Comme un phare dans la tourmente » de Wendall Utroi

Encore un livre de plus dans mon challenge ABC, en mode express avant le 31 décembre !
Comme tous les ans le U est une vraie galère… il n’y a pas énormément d’auteur dont le nom commence par cette lettre. En regardant un peu sur le catalogue de prêt Amazon Prime pour Kindle, je suis tombée sur cet auteur : Wandall Utroi, un auteur français comme son nom ne l’indique pas. Comme un phare dans la tourmente était pas mal noté, et assez court. Aller hop, vient voir Loesha toi 😉

Dans les années 70, Martial vit a la campagne dans le Sud de la France. Alors qu’il n’avait plus de nouvelles de sa fille Mylène, partie à la capitale se marier des années auparavant, voilà qu’elle réapparaît ! Mais son retour n’annonce pas de bonnes nouvelles : hospitalisée, elle laisse à Martial la garde de son fils de 5 ans, Antoine. Il s’avère que Mylène et Antoine ont été battus par Alex, le mari de celle-ci et père du petit…
Ça Martial a du mal à le digérer… Avec l’aide d’Anne, son aide à la ferme et quasi fille adoptive, il va essayer de redonner de la joie de vivre à Antoine et de sortir Mylène des griffes de son mari violent.
Mais c’est peine perdu, Mylène n’a qu’une envie, retourner auprès de son époux.

Au risque de me faire des ennemis parmi les lecteurs qui ont adoré ce livre (19 de moyenne sur Livraddict tout de même, 4,9 sur Amazon…), je n’ai pas été plus emballée que ça.

Je trouve la psychologie des personnages pas assez fouillée, dans une ambiance très manichéenne.
Du coup oui, Alex le méchant père issu d’une famille bourgeoise on le déteste, le papy qui vient de la campagne on le trouve gentil… un peu cliché. Mais dommage, Mylène passe pour une cruche et le petit Antoine n’est pas intéressant…
Martial aurait mérité qu’on creuse un peu son passé, ou alors qu’il ait vraiment un côté plus sombre. C’est le seul personnage avec lequel j’ai eu un peu d’empathie…
Donc dommage, avec un thème pareil il y avait moyen de moins faire dans le pathos. Je m’attendais même à un thriller pour briser le rythme ! Mais non.

Côté écriture j’ai trouvé ça trop rapide, des répétitions de motifs et les dialogue pas toujours géniaux…
Sur la fin c’est un peu mieux, car on trouve enfin le cœur du récit : un hommage aux liens familiaux, la dénonciation de la société qui sépare les famille pour le travail, laisse les anciens seuls…

Bref, je suis très mitigée… mais sans nul doute qu’il plait à la majorité des lecteurs, vu les commentaires dithyrambiques qui circule sur son compte.

« La femme sous l’horizon » de Yann Queffélec

Une fois de plus, le challenge ABC et sa dernière ligne droite m’a engagé vers des lectures que je n’avais pas du tout anticipées. Après des recherches d’auteurs pour la lettre Q, j’ai redécouvert l’auteur Yann Queffélec. Il y a plus de vingt ans au lycée je lisais Les noces barbares, un vrai livre coup de poing qui ne peut que résonner dans l’esprit d’un adolescent…

Dans la Lorraine des années 80, une famille vit en huis clos dans un manoir perdu au milieu des bois. D’origine russe, ce clan est régit par la grand-mère Zinnaïde, et ses fils : l’alcoolique et violent Vladimir et Lev le prêtre défroqué complètement effacé. Vladimir a deux fille, Zenia et Tita, qu’il élève seul, sa femme Carmilla étant morte dans un accident.
Mais le fantôme de Carmilla plane toujours sur la famille. Vladimir ne s’étant jamais remis de la mort de son épouse, il se venge sur la bouteille et sur Tita, qu’il frappe et fait boire dès ses premiers mois. Zinnaïde défend à quiconque de rappeler son souvenir ou de citer son nom… Qu’est-ce que cette femme a fait de si terrible ? Et pour le plus grand malheur de tous, Tita en grandissant ressemble comme deux gouttes d’eau à sa mère défunte… Quel destin peut bien l’attendre ? Pourra-t-elle échapper à sa famille et à l’ambiance étouffante du manoir de Baba Yaga ?

Nous suivons particulièrement Tita dans ce récit tragique, qui est constamment sous le signe du double. Tita et Carmilla se ressemblent comme des jumelles, et la jeune jeune fille va finir par se confondre totalement avec sa propre mère, comme habitée par son âme. Carmilla, la femme sous l’horizon, qui rythme le malheur de tous. Car oui, personne n’est heureux… comme dans un roman russe !
Petit éclair d’espoir, l’amour et la venue d’un enfant pourraient être sauver Tita…  seulement si elle laisse sa haine et son doppleganger maternel derrière elle.
Dès les premières ligne on devine quel sera la fin, mais ce n’est pas grave, car c’est la manière dont la main du Destin va s’abattre sur cette famille dysfonctionnelle qui nous pousse à tourner les pages de ce livre.

Difficile de dire si Les noces barbares est mieux ou moins bien que La femme sous l’horizon… la thématique de l’enfance brisée et abusée est présente dans les deux livres pour les amateurs d’ambiances plombantes. Et aucun des personnages n’est appréciable… même si on comprend à tous leurs motivations ! Bref, une psychologie des personnages complexe et parfois déroutante.

Une très bonne lecture de mon point de vue, dans un univers à la fois dramatique et symbolique qui révolte et met parfois mal à l’aise.

« Hôtel Olympia » d’Elisabeth Vonarburg

Quelle ne fut pas ma joie en voyant dans la bibliothèque Audible un ouvrage d’Elisabeth Vonarburg, une des références de la SF au féminin !
Moi qui avais adoré Chronique du Pays des Mères, je me suis empressée de le mettre dans ma liste d’envie… avec tout de même une petite crainte en lisant les commentaires pas très engageants. Bon après tout, chacun ses goût !

Olympia a disparu et personne ne peut dire où elle est… Danika sa fille va devoir reprendre la charge de directrice de son hôtel, l’Hôtel Olympia, alors qu’elle l’a quitté en même temps que sa mère il y a plus de trente ans.
Elle a presque tout oublié de ses souvenirs d’enfances, qui vont émerger très rapidement en revoyant les occupants de l’hôtel, pour la plupart des oncles, tantes, grands-parents… toute sa famille en somme ! Mais ces gens sont bizarres et ne semblent pas avoir vieillit, et ils lui parlent comme s’ils cachaient un secret.
Savent-ils où est Olympia finalement ? Il vaudrait mieux, car Danika n’a pas envie de faire de vieux os ici. Si elle se remémore de bons moments avec ses amis, elle sait qu’elle n’a pas toujours été heureuse ici… et elle se souvient aussi que parfois, l’hôtel rêve

L’intérêt de ce livre est assez simple : l’Hôtel Olympia, comme son nom l’indique, est la demeure de dieux grecs, qu’on peut d’ailleurs s’amuser à identifier : Hermès, Cassandre, Héra, Zeus…
Moi qui adore la mythologie, je me suis dit « Chouette ! ». Mais autant le dire tout de suite, j’ai été assez déçue par ce livre… Je n’ai rien compris au récit qui part dans tous les sens, et même avec du recul je n’ai pas réussi à m’embarquer dans cette histoire surréaliste. D’ailleurs de nombreuses références aux arts et à Magritte me suggèrent une apparenté entre ce courant artistique et la construction de ce livre, qui a tout d’un cadavre exquis. Mais je n’ai pas été touchée par cette poésie et le découpage en tableaux successifs.

Le côté audio n’a pas aidé… Grosse surprise lors des premières secondes : le livre est dicté en français québécois ! Normal quand on y réflechit, puisque l’auteure est québecoise. Ça donne une touche exotique et fun, qui ne m’a perturbé que les premières heures… ça et les expressions de nos cousins outre-Atlantique dans certains dialogues. Bref, c’est un détail peu bloquant…
Le souci majeur est celui que je reproche à pas mal de voix d’actrices : elle est tellement neutre et monocorde qu’elle semble presque artificielle.

Donc pas de coup de cœur pour ce livre très axé sur la nostalgie et les tribus familiales… les 17h de lecture m’ont parues bien longues, malgré les qualités d’écriture et d’imagination de l’auteure.

« Même pas mort  » de Jean-Philippe Jaworski

En choisissant un roman de Jean-Philippe Jaworski sur Audible le mois dernier je ne prenais pas trop de risque… Le maître de la fantasy a encore frappé avec ce récit qui est dicté avec brio par Jean-Christophe Lebert.
Ce roman est le premier d’une saga : Les Rois du Monde. Une entrée en matière palpitante qui donne immédiatement envie de lire (ou écouter) la suite !

Bellovèse, fils de Sacrovèse, vit dans le Royaume Biturige avec son frère et sa mère. Déchus du pouvoir, ils vivent comme des exilés loin de la cour. En effet, leur oncle Ambigat a tué le roi Sacrovèse lors de la Guerre des Sanglier, il y a une dizaine d’années de cela.
Maintenant que les fils de Sacrovèse touchent à l’âge adulte, leur oncle devenu Haut Roi veut les voir combattre dans son armée…  Une manière comme une autre de ne pas se salir les mains et de faire disparaître la progéniture de son ennemi, eux qui sont les véritables prétendants du trône. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu… Si Bellovèse a bien été tué lors de la guerre, il est revenu du monde des morts.

Une épopée incroyable construite en couche narrative successives, qui nous permet de découvrir le passé de Bellovèse et les origines de la haine qui envenime la famille du jeune prince. La construction de l’histoire, où plusieurs trames sont enchevêtrées, permet de dévoiler les pans du récit un a un, des faire des hypothèses, et surtout d’avoir des surprises jusqu’à la dernière ligne.
Entre roman historique se déroulant dans la Gaule antique et légendes celtiques, j’ai voyagé dans l’espace et le temps comme je l’avais rarement fait. Un véritable émerveillement !

Un vrai coup de cœur que je conseille fortement aux fans de fantasy et aux autres. On se laisse happer par cet univers, ses personnages, ses légendes… tout en plongeant dans le passé de nos cher « ancêtres gaulois » 😉
Et je n’ai plus qu’une envie : me précipiter sur la suite !

Et au passage, une lecture pour le Challenge ABC !

 

 

« EVJF » de Liz Blackrock

Pas de chance pour le partenariat de mars avec Denoël, le livre qui me faisait de l’œil n’était plus disponible ! Je me suis rabattue vers EVJF un peu à contre-coeur, mais comme il collait pour mon challenge ABC, j’ai décidé de tenter l’aventure.

Dans la région de Lyon, Amandine doit se marier très bientôt avec son fiancé à particule. Elle qui vient d’un milieu ouvrier, la cérémonie et tout ce qui va avec la stresse un petit peu… Mais heureusement pour elle, à 3 semaines de l’échéance, ses copines ont organisé son enterrement de vie de jeune fille, dans le sud de la France à Cassis.
Dès le début, tout ne se passe pas comme l’aurait souhaité l’organisatrice de l’événement et témoin de la mariée, Justine… et les choses vont aller de mal en pis. Entre Eva la timide, Vanessa la sœur de la mariée qui ne lâche pas son portable, Constance la belle-sœur qui est totalement rigide, Charlotte qui enceinte jusqu’au yeux qui essaye de faire des économies, et Justine qui régente tout… Amandine va avoir fort à faire pour créer de la cohésion dans ce petit groupe.
Mais c’est sans compter la présence d’une pomme pourrie dans le panier, qui va faire de cet EVJF un véritable enfer…

Un petit roman pas mal foutu finalement, qui alterne le récit de l’EVJF avec des scènes et échanges de mails concernant sa préparation. On aime détester certains personnages, même si certains sont assez caricaturaux. La chute est assez prévisible, mais j’ai tout de même pris du plaisir à le lire. C’est mon côté midinette qui surgit de temps en temps !

Je le conseille donc comme une bonne lecture de vacances, pour passer le temps en train ou sur la plage, pour ceux qui auront la chance de faire bronzette au printemps !

Merci Denoël pour ce partenariat !

EVJF de Liz Blackrock
Editions Denoël – Hors collection – 288 pages
Paru le 1er mars 2018

« Les garcons de l’été » de Rebecca Lighieri

Les garçons de l'étéPour le partenariat Folio, je me suis laissée tentée par une épreuve non corrigée… Lire un roman bien avant sa sortie officielle, c’est un petit plaisir non négligeable 😉
Comme cela m’arrive parfois, je choisi ce livre sans trop savoir de quoi il en retourne. Et bien, je pense qu’on se trouve ici devant un roman qui ne laissera personne indifférent…

Thadée et Zachée sont deux frères beaux comme des dieux, jeunes, grands, blonds et fans de surf. Alors qu’ils sont à La Réunion à pratiquer leur sport favori, Thadée se fait mordre par un requin à la jambe. Désormais amputé, il sombre dans la déprime la plus profonde, embarquant dans son désespoir toute sa famille. En effet, son accident devient le révélateur de toute l’horreur qui se cache sous les traits d’une famille modèle.

Et bien voilà une lecture ardue pour moi… à plusieurs moment, surtout dans le premier tiers, je me suis demandée si je n’allais pas arrêter. Ca n’était peut-être pas le moment pour moi… je ne sais pas.
Le fait est que j’ai trouvé que les personnages majoritairement antipathiques, et comme l’histoire se déroule sous forme de chapitres où chacun des protagonistes devient le narrateur, on a leur point de vu tour à tour à tour. Et vu le fiel qui se déverse entre les lignes, on a l’impression que l’auteur a des comptes à régler avec les familles bourgeoises des Pays Basques…
Du coup avec certains personnages c’était assez insupportable à lire… La mère par exemple, à qui on a envie de mettre de claque à la fin de chaque paragraphe… Ou encore la petite amie de Zachée, Cyndie, qui ne peut pas s’empêcher de partir dans des « chéris d’amour » au début de chaque phrase sur certains chapitres. Et je ne parle pas des références au monde du surf, qui sont très loin de me faire rêver…
Si l’histoire en elle même est tout de même interessante et digne d’un roman noir, le traitement peut fatiguer : comme on est dans la tête des différents narrateurs, on a énormément se digressions. Soit, elles permettent de dresser un tableau psychologique des personnages… mais cela devient parfois lassant.

Sur la fin on flirte presque avec le conte… dont la moralité m’a laissée perplexe. D’ailleurs je pense que l’intention de l’auteur est à peine voilé de se réapproprier le recette des mythes pour en créer un aux saveurs plus moderne.

Bref, je ne suis pas certaine de l’apprécier, même si j’admet que sa construction est intéressante et fonctionne bien : la famille bourgeoise modèle cache finalement une face monstrueuse… ou pire, « normale ».

Merci Folio… et une lecture de plus pour le challenge ABC !

abc2018

« Pornarina » de Raphaël Eymery

pornarinaAmbiance macabre pour ce partenariat Denoël de juin. Pornarina mélange légendes anciennes et univers des déviances, du freak et des obsessions, sur fond de meurtres en série.

On l’ignore, mais depuis plusieurs dizaines d’années une prostituée assassine des hommes partout en Europe. Son mode opératoire: elle propose une fellation à ses victimes et leur sectionne avec ses dents leurs organes génitaux.
Cette femme aurait une tête de cheval… bien que personne n’ai survécu pour en témoigner.
Tueuse en série ou créature mythique ? Un groupe de chercheurs appelés pornarinologues enquêtent et tentent chacun de leur côté de suivre la trace de Pornarina.
Pendant ce temps, Antonie, orpheline contorsionniste de 24 ans,  a été adoptée par un pornarinologue pour servir ses noirs desseins : éliminer ses concurrents et mettre la main sur Pornarina le premier.

Malgré quelques point comment sur le côté sombre et grand-guignol, on est loin de l’ambiance gothique et humoristique de la famille Addams. L’univers de Pornarina est très glauque, que ce soit par ses liens avec l’univers du meurtre ou celui de la prostitution. Le traitement du corps, de la violence et du sexe n’est pas sans me rappeler les oeuvres du mangaka Suehiro Maruo et son « eroguro » (érotique grotesque).
A voir comment évoluent les chasseurs de Pornarina, on se demande qui est le plus détraqué : le chasseur ou la prostituée ? En tous cas, Pornarina, tout le monde en parle, mais personne ne la voit. Habiterait-elle uniquement les esprits malades des pornarinologue ?
Une guerre des sexes émerge aussi dans ce récit : Pornarina, expiatrice des pêchés des homme. Car il n’y a bien que les mâles qu’elle peut tuer avec son mode opératoire.

Malgré des qualités – univers et personnages atypiques, recherches sur les cabinets de curiosité, l’étrange…-, je suis tout de même mitigée sur l’ouvrage, car son aspect parfois fragmentaire m’a un peu coupé du récit.
Au vu sa thématique, ce n’est pas vraiment le genre d’ouvrage que je conseillerais à des yeux non avertis… mais les amateurs d’horreur et d’étrange y trouveront leur compte, au moins par curiosité malsaine 😉

Merci Denoël pour cette découverte.

Pornarina de Raphaël Eymerie
Editions Denoël collection Lunes d’encre – 208 pages
Parus le 1er juin 2017

Et une nouvelle lecture pour le challenge ABC !

abclogoshadow

 

« En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut

Surprise dans ma boite au lettre la semaine dernière : une enveloppe de Folio contenant le roman dont il est ici question, et une invitation pour sa soirée de lancement. 

Sous la forme d’une autobiographie délirante et poétique, contenant pour preuve le journal intime de son père, l’auteur nous délivre un petit bijou.

en attendant borjangles

Enfant, le narrateur est sa mère, une femme pétillante dotée d’un grain de folie, changeant chaque jour de prénom au gré de humeur de son époux et vouvoyant tout le monde.
Cette petite famille et leur grue d’Afrique Melle Superfétatoire vive dans un monde de fête perpétuelle, de plaisir, d’amour et d’humour. Une vie de rêve ! Une vie fantasmée peut-être ?

Poétique et décalé, difficile de définir ce roman, qui semble se situer ente l’épopée lyrique et le journal intime…la folie douce glisse doucement du surréalisme au véritable drame.
En effet, difficile de ne voir que la lumière et l’évasion dans ce roman… La joie cache une tristesse infinie si on sait lire entre ligne, et retirer le masque de carnaval dont est affublé ce récit. La réalité est magnifiée, comme pourrait le faire un enfant regardant par le prisme d’un kaléïdoscope… mais on a envie d’y croire de toute nos forces !

Un bon moment de lecture court et rafraîchissant pour ce premier roman d’Olivier Bourdeaut !

« La Panse » de Léo Henry

La PansePour le partenariat de janvier Folio, j’ai choisi La Panse… Un titre énigmatique, dans la collection SF, par auteur français… et une édition directement au format poche. Habituellement, ce détail me ferait peur. Il faut dire que dans le domaine de l’audiovisuel les sortie directement en DVD sans passer par la case cinéma laisse présager le pire. En va-t-il  aussi ainsi dans le domaine littéraire ?

Bastien Regnault, au chômage et vivant à Paris en 2016 n’a pas de nouvelles de sa sœur Diane depuis plusieurs mois. Militaire, elle a habitué sa famille à ne pas donner de nouvelles régulièrement, mais refait toujours surface au bout de quelques mois. Elle ne va plus travailler, son numéro de téléphone est désactivé… elle a disparu. En fouillant auprès de son dernier employeur et en piratant sa boite mail, Bastien retrace les dernières activités de Diane, et découvre par hasard l’existence de la Panse.
Il s’invite à un de leur événement à La Défense. La Panse de premier abord à tout d’une société secrète… mais alors, qu’y fait sa sœur ? Pour le découvrir, Bastien va devoir se fondre dans ce groupe

Voici une enquête contemporaine bien ficelée et assez réaliste. Je ne suis pas du tout habituée à lire des roman français et contemporain, du coup c’était amusant de revoir des lieux de mon quotidien parisien : La Défense, la Place des Fêtes…
La première moitié du roman est assez intéressante, lorsque Bastien enquête sur la disparition de sa soeur, et rentre dans le système de la Panse, pour découvrir ce qui ressemble à une secte. Vie en communauté, travail harassant, séances de méditation de groupe, usage de drogues…
La seconde partie rentre un peu plus en profondeur dans les rouages de cette institution, et c’est malheureusement là que ça dérapeLe final m’a assez déçu, à la fois attendu et à la fois « what the fuck? ». Mais je ne vais pas en dire plus !

Bref, un livre qui se lit très vite, assez prenant, vite avalé en un gros voyage en train. Pas exceptionnel, mais correct pour nous tenir en haleine quelques heures.

Un roman pour le challenge ABC !

abclogoshadow