« Si c’est un homme » de Primo Levi
Un grand classique de la littérature italienne pour terminer mon challenge « Balade en Italie ». J’ai choisi comme auteur italien Primo Levi, et son livre-témoignage Si c’est un homme pour le découvrir, sur les conseils de pas mal de mes collègues.
Comme vous le savez sûrement déjà, Primo Levi, chimiste italien, expose ici son expérience dans un camp de travail d’Auswitch, Monowitz. Il y restera presque un an, et sera un des rares survivant de ce camp lorsqu’il en sort en janvier 1945.
Tout y passe, entre la manière dont il est intercepté en Italie alors qu’il se cache dans les montagne, la déportation dans les wagons à bestiaux, l’arrivée avec le tri qui oriente vers les chambre à gaz ou au camp de travail, l’humiliation et l’incompréhension, la faim, le travail dans des conditions abominables, la maladie… jusqu’à l’entrée des troupes russes dans le camp.
Tout ce qu’on a déjà vu plus ou moins dans des films, au lycée, dans les musées… Sauf qu’ici on a un texte de première main.
Ce témoignage est très intéressant car il parait objectif, pas du tout noyé dans le pathos malgré une expérience qu’on imagine difficile (si on peut vraiment l’imaginer).
La question de l’humanité et de l’inhumanité est aussi traité de manière sereine, sans tomber dans le désir de comprendre le régime nazi (comprendre, c’est accepter d’une certaine manière), ou des les cataloguer comme « monstres ».
On apprend plein de choses, et on s’oblige à réfléchir, entre la partie témoignage en elle même, et la postface qui contient une série de questions (celles que les lycéens lui posent le plus souvent), et ses réponses.
J’ai été particulièrement intéressée par la manière dont les relations sociales se mettent en place dans ce climat qui ne laisse pas la place au sentiments : mise en place de chefs qui jouent aux chefs pour avoir de la crédibilité (ah, les petits kapos…), la mise en place de commerce alors qu’il n’y a à priori rien à vendre (et on s’aperçoit que l’imagination n’a pas de limite), et la fluctuation des prix en fonctions des conditions extérieures (le prix des chemises qui fluctue en fonction des périodes de lessive etc…).
Il n’est pas question de religion, de politique, de justice… juste de survie, dans un univers où l’être humain est considéré comme une bête.
Un livre à lire assurément, à mettre absolument entre toutes les mains ! Il ne me reste plus qu’à mettre dans ma LAL La trêve, la suite de cet opus 🙂