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« Ce qu’il advint du sauvage blanc » de François Garde

Ce qu'il advint du sauvage blancDifficile de choisir le roman du partenariat Folio dans la sélection de septembre, tellement ils me tentaient tous ! Entre Une fille comme les autres de Jack Ketchum qui avait l’air glauque à souhait, Les faucheurs sont des anges d’Alden Bell en mode zombie et survivalisme, ou encore une madeleine de Proust avec La guerre du feu de Rosny Aîné… Je me suis donc rabattue vers celui que je n’aurais pas acheté moi-même : le roman d’aventure tiré d’une histoire vraie : Ce qu’il advint du sauvage blanc de François Garde !
Je me félicite de ce choix, j’ai littéralement dévoré ce premier roman de cet auteur français, paru en 2012, et qui a déjà obtenu le prix Goncourt du Premier Roman !

Milieu du 19ème siècle, un jeune marin vendéen est oublié sur une plage déserte de la côte australienne par son équipage… Rien à manger, rien à boire, la chaleur accablante : Narcisse Pelletier désespère et crois voir venir sa dernière heure ! C’est alors qu’il est sauvé par une vieille femme noire comme le charbon ! Elle va lui donner de l’eau, de quoi manger, et le mener à sa tribu…
18 ans plus tard, un équipage anglais découvre sur une plage un homme blanc, nu, tatoué de la tête aux pieds et parlant une langue étrange. Narcisse est devenu un sauvage blanc !
Octave de Vallombrun, un riche scientifique et voyageur français prend Narcisse sous son aile et projette de le ramener à la civilisation… Que d’avancées scientifiques les récits de Narcisses vont lui permettre de découvrir ! Mais Narcisse est-il seulement encore un homme « civilisé » ?

Les chapitres alternent entre l’expérience de Narcisse lors de ses premiers jours en Australie et les lettres d’Octave contant ses découvertes à son père, le président de la Société de Géographie. On découvre donc petit à petit le Narcisse « d’avant » son abandon, et en parallèle celui « d’après »… Là où l’auteur est malin je trouve, c’est qu’il s’intéresse essentiellement à Narcisse, et non à son « double » et/ou lui-même sauvage nommé Amglo.
Un vrai page-turner pour moi ! On brûle de savoir comment il arrive à se faire aux deux situations qui peuvent paraître traumatisantes : quitter les siens et sa société pour s’intégrer complètement à une autre.
Durant tout ce roman on est dans l’univers des entre-deux : comment un marin blanc de Saint-Gilles-sur-Vie est devenu un aborigène d’Australie, et ensuite, comment le sauvage blanc est redevenu un sujet de Napoléon III. Finalement on sent qu’il n’est nulle part vraiment à sa place, mais acceptée grâce à son bon cœur…

On ne peut que ressentir de l’empathie pour Narcisse, surtout quand on sait que ce récit est tiré d’une histoire vraie ! Je suis fan du concept « histoire vraie », et celle ci m’a vraiment fait voyager… Qui n’a pas rêvé (ou cauchemardé) de se retrouver dans un pays inconnu, dans une culture qui n’a rien à voir avec la sienne ? De devoir réapprendre les gestes simples de la vie, de repartir de zéro ?
Mais attention, il s’agit bien là d’une version romancée de l’histoire de Narcisse Pelletier, et non d’une biographie ou étude ethnologique !

Très bien écris, facile à lire, prix Goncourt du Premier Roman qui n’est pas volé… Voilà là un livre que j’ai adoré et que j’ai déjà conseillé autour de moi !
Un grand merci Folio pour ce partenariat, une fois de plus j’ai fait une belle découverte à laquelle je ne m’attendais pas !

Pour finir, j’ai choisi ce très bon roman pour la lettre G de mon challenge ABC !

challenge ABC

« La Vengeance du wombat et autres histoires du bush » de Kenneth Cook

La vengeance du wombat et autres histoires du bushPetite pause sous le soleil de l’outback et du bush australien avec Kenneth Cook, que je retrouve dans un recueil de nouvelles une fois encore ! Après Le koala tueur et autres histoires du bush, il nous régale de nouvelles histoires où les animaux sauvages et les habitants de ces contrées (tout aussi sauvages ? ;)) on la part belle !
La Vengeance du wombat et autres histoires du bush me permet en outre de remplir ma première case dans le challenge Petit BAC 2013… catégorie animaux bien entendu !

On suit les aventures de l’auteur (légèrement ventripotent) au travers de l’Australie, dans une douzaine de nouvelles. A chaque fois, cela commence par une rencontre avec un autochtone à un bar paumé ou dans les immensités désertiques : Aborigène, étudiant en goguette, habitant du cru… On est loin de Sydney et de ses civilités !
Dans ce monde, il est mal vu de refuser un coup à boire et de ne pas payer sa tournée en retour, on est toujours prêt à parier sur quelque chose, et surtout, les choses les plus invraisemblables sont d’une relative banalité. Que ce soit un mec qui débarque pour vendre des grenades dans un pub, des concours de castration de cochons sauvages, le rapt de buffles, crocodiles géants, serpent venimeux ou wombat, la chasse au requin… Tout cela n’est que très naturel. Sauf peut-être pour Kenneth Cook qui se retrouve plus ou moins à son insu embringué dans ces aventures, mais s’en sort généralement sans trop de mal (quelques cicatrices au pire) 🙂

Un voyage sympa et amusant dans ce pays, si éloigné de nous géographiquement, mais aussi culturellement !
J’aime assez ce format court : on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Les différents récits ont un petit goût de contes ou légendes urbaines racontés au coin du feu en camping ou dans un rade… Des histoires excessives et extraordinaires, mais qui font sourire ou étonnent !
Bref, j’ai aimé, et je le conseille pour ceux qui ont une envie « d’ailleurs » 😀
Et merci à Petite Fleur pour ce prêt ! 🙂

Challenge Petit BAC 2013

« Le koala tueur et autres histoires du bush » de Kenneth Cook

Les raisons pour lesquelles je me suis retrouvée avec ce livre dans ma liste de livres à lire est presque digne des nouvelles qui s’y trouvent : j’ai eu le malheur au bureau de déclarer à Petite Fleur que je n’aimais pas les koalas, parce que je les trouvais laid. Une touffe de poil avec des oreilles qui ne ressemble à une explosion de moumoute et un nez énorme en forme de kiwi, ça ne me fait pas du tout craquer. En plus je lui assurais que cet animal devait cacher un tempérament sournois et fourbe…
C’est là qu’elle m’a demandée si j’avais lu la nouvelle de l’auteur australien Kenneth Cook, Le koala tueur, car nos points de vues sur le koala, à l’auteur et moi, étaient plutôt semblables.
Et en effet, on a le même point de vu, sauf que lui l’a testé douloureusement 😉

Le koala tueur : et autres histoires du bush est un recueil de 15 nouvelles assez courtes, qui tournent autour de l’outback en Australie. L’auteur nous les présentent comme des histoires vraies, et se retrouve toujours au centre de péripéties pas possible dans ces territoires semi-sauvages. Entre les animaux sauvage ou domestiques, les habitants eux aussi sauvages ou domestique (selon leur taux d’alcoolémie), le désert ou les marécages, les aborigènes ou les touristes… Kenneth Cook passe rarement des moments tranquilles dans le bush. Il est souvent plongé dans ces histoires suite à un reportage ou ses travaux d’écriture personnels, ou tout bêtement parce qu’il a croisé un type sympa dans un pub pommé. En plus il ne cherche que rarement l’aventure, il se décrit lui même comme un homme d’âge moyen plutôt corpulent, le contraire même du héros de la série TV Man vs. Wild 😉

Ces histoires sont incroyables, à se demander comment il a fait pour vivre aussi longtemps ! Incroyables mais aussi très amusantes, je me suis souvent surprise à sourire voir rire en lisant certaines de ces nouvelles ! Le style d’écriture est simple et léger, sans prise de tête. Il nous raconte son histoire comme il le ferait face à un ami devant une bière… très agréable à lire, on s’y croirait !
Bizarrement, ça donne envie de visite d’Australie ^^. En plus j’ai appris quelques trucs sur les animaux Australiens, qui me feront peut être un jour briller en société 😉

Côté nouvelles, j’ai particulièrement appréciées celles avec des animaux domestiques qui semblent rendu fous par leur vie en Australie (comme leurs maitres ?)  : Cédric le chat, le félin qui se prend pour un chien de garde et étripe sur tout ce qui voudrait faire du mal à son propriétaire, Actifs liquides, l’histoire de l’éléphant constipé, Le chien qui aimait les animaux, labrador qui a son insu à terrorisé un pub au milieu du désert… Mais celles qui tournent autours des habitants, des animaux sauvages, n’en sont pas moins captivantes comme Le mineur fou qui nous plonge littéralement dans une mine d’opale, ou Cent canettes qui nous raconte une concours de boisson…

Un livre que j’ai aimé et je conseille vivement… je vais d’ailleurs essayer de trouver d’autres roman ou nouvelles de cet auteur 🙂