Mots-clé : antiquité

« Le Juste Milieu » d’Annabel Lyon

Le juste milieuMon premier partenariat avec Folio m’a permis de faire une vraie découverte : je pense que je ne serais jamais allée spontanément vers Le Juste Milieu, de l’auteure canadienne Annabel Lyon paru en 2009, sans la proposition de l’éditeur.
Et pourtant, j’aime assez ce qui traite de la Grèce Antique, des grands philosophes, de la mythologie… J’ai donc été enchantée par cette lecture, qui retrace une période de la vie d’Aristote en Macédoine auprès de son illustre élève, Alexandre le Grand.

En route pour Athènes, Aristote et les siens passent par la capitale de Macédoine, Pella, afin de rencontrer son vieil ami, le roi Philippe. Une visite qui devait durer quelques jours va finalement durer plusieurs années : le roi désire qu’Aristote, élève de Platon, devienne le professeur de son fils Alexandre. Si son père lui apprend à devenir un roi, si les généraux le forment à devenir un guerrier… Aristote va se faire un devoir d’éduquer l’adolescent, de développer son intelligence et d’en faire un homme qui tend vers le bien.

Aristote raconte Alexandre le Grand, éblouissant et charismatique, depuis ses jeunes années jusqu’à ses grands succès militaires. On plonge dans l’intimité du Prince qui deviendra un des grands rois de l’Antiquité, tant ses conquêtes sont impressionnantes : il a vaincu non seulement grâce à ses compétences militaires, mais aussi et surtout par l’absorption des cultures Perses, Grecques… pour les fusionner à sa façon. Une leçon d’Aristote à en croire ce récit 😉
On en apprend beaucoup sur l’histoire de la Macédoine et de la Grèce, les secrets de la cours, les stratégies politiques et militaires… Mais aussi sur la vie d’Aristote, philosophe mais aussi médecin, artistes, professeur… prisonnier de la cage dorée qu’est le palais du roi de Macédoine, dans cette région rude qui est loin d’avoir les attraits d’Athènes.

Ce qui m’a surprise par moment, c’est le petit côté « la vie avant la psychanalyse » du roman. Je l’ai appris après, mais Aristote c’est posé beaucoup de question sur l’âme, les passions, l’intellect… dans ses écrits. Bref, ce qu’on pourrait appeler plus tard la psychologie.
Quoiqu’il en soit, on a souvent l’impression d’avoir un Aristote dépressif, quand ce n’est pas un Alexandre bipolaire,… Tous les personnages sont tourmentés par leurs passions : une vraie tragédie grecque !
Bref, Aristote souffre de maux qu’il ne peut nommer, les connaissances en médecine de l’époque se résumant à des jeux de fluides, d’équilibres d’humeurs… quand on ne met pas tout simplement cela sur le compte de la volonté des dieux.

L’écriture donne vraiment l’impression de voir les faits via le regard d’Aristote, de suivre le fil de ses pensées, dans un style sensible, intelligent, et passionnant !
D’un point de vue philosophique, on prend une belle leçon de mesure et d’ouverture (dans la limite du raisonnable de l’époque). J’aurais au moins appris des choses concernant l’équilibre entre les extrêmes, que ce soit au niveau des comportements, des personnes ou des choses !

Merci à Folio pour ce partenariat très enrichissant ! Je conseiller franchement ce livre : je pense que chacun peut y trouver des choses à apprendre, que ce soit en histoire, en philosophie .. ou alors prendre tout simplement plaisir à lire cette belle écriture !

« La mort n’est pas une fin » d’Agatha Christie

A l’instar de Petite Fleur, je me suis lancée cette semaine dans la lecture de La mort n’est pas une fin d’Agatha Christie, qui en plus d’être un bon roman policier, me permet d’ajouter un ouvrage de cet auteur au challenge Agatha Christie.

Contrairement aux deux autres livres que j’avais déjà lu (Death on the Nile et Le meurtre de Roger Ackroyd), point d’Hercule Poirot, ou d’enquête dans une ambiance bourgeoise au début du 19ème.
Cette fois ci, nous sommes plongés dans l’Egypte Antique (environs 2000 ans avant JC) ! Belle surprise pour moi qui découvre un peu le genre des romans policier, le lieu et la période ont vraiment été emprunt d’exotisme 🙂

On suit dans cette histoire les malheureuses aventures de la famille d’Imhotep, prêtre de Ka au service du temple des Morts. Lorsqu’il ramène dans son domaine sa nouvelle concubine, Nofret, l’ombre de la haine et de la mort commence à planer au dessus de la famille. Ses fils, Yahmose, Sobek, leurs épouses et Ipy, voient en elle une manipulatrice avide, concurrente directe pour récupérer en héritage les terres et possessions de leur père.
Renisenb, fille d’Imhotep, Esa sa grand-mère et leur ami le scribe Hori, regardent de loin la colère monter au coeur de la famille, jusqu’au jour où l’inévitable se produit : Nofret est retrouvée morte. Mais son décès est le début d’une série de morts dans la famille. L’esprit de Nofret se vengerait-il depuis l’au-delà ?

Pas évident d’écrire un roman qui reprends les codes, us et coutumes de l’Egypte ancienne pour créer un vrai roman policier plein de suspens et de rebondissements… Une fois de plus Agatha Christie à fait un coup de maître : comme d’habitude j’ai soupçonné tout le monde, dont un personnage en particulier, pour me planter. Je ne ferais décidement pas une bonne détective 😀
La plongé dans la culture égyptienne ne m’a pas semblée anecdotique : outre les descriptions de bijoux, architectures, plats, mode de vie,… des familles riches de cette époque, elle recontextualise bien l’histoire au milieu de la religion et la philosophie axés vers le culte de la Mort, avec son cortège de divinités…

Un bon roman à lire, simple et rapide, bien ficelé…  A ce rythme là je vais devenir fan d’Agatha Christie 😉