« C’est ainsi que cela s’est passé » de Natalia Ginzburg
Pour le partenariat Denoël du mois de novembre, j’ai posé mon dévolu sur un court roman où le drame peint en gris le paysage italien… Un très bon choix qui me sort de mes lectures habituelles.
Dans une ville italienne dans les années 50, une jeune femme tue son mari… Est-ce une abominable criminelle ? Ou la réalité est-elle plus complexe que cela ? Dans ce récit, la narratrice-assassine raconte en un souffle les raisons et les événements qui l’ont amené à tirer une balle de revolver dans l’œil de son époux Alberto.
Une vie de couple décevante, la place de la femme dans les années 50, les drames de la vie… Une fois de plus voici un portrait bien glauque de la société italienne du milieu du 20ème siècle, dans la lignée de mes lectures des romans d’Elena Ferrante. Mais ici le contexte est un peu différent, car notre narratrice est une femme éduquée, sans background social compliqué… mais sa solitude est un vrai déchirement. Une femme normale en somme ! Et se pose la question de ce qui peut bien pousser au crime, plutôt que de trouver une autre solutions à ses problèmes.
J’ai beaucoup apprécié ce quasi huis clos tout en nuances de gris… Car même dans ses moments de joie notre héroïne ne semble jamais vraiment goûter au bonheur. L’écriture qui ressemble plus à un langage parlé, sous forme d’un témoignage lapidaire, m’a un peu gêné sur les premières pages… mais ce style prend tout son sens au fil de la lecture.
Une belle découverte choisie un peu au hasard, pour remplir la lettre G du challenge ABC !
C’est ainsi que cela c’est passé de Natalia Ginzburg
Traduit de l’italien par Georges Piroué
Editions Denoël, collection Empreinte – 128 pages
Paru le 9 décembre 2017