« La Stratégie Ender » d’Orson Scott Card
S’il y a bien un classique de la science-fiction qu’il manquait à mon palmarès, c’était bien celui-ci ! Un petit coup de challenge ABC des littératures de l’imaginaire, et voilà qui est réparé.
Je dois dire que je n’ai pas été déçue par ce roman, paru en 1985, et premier d’un cycle de 6 romans… de quoi continuer à me faire plaisir dans cet univers si particulier, mêlant réel et virtuel.
Il y a 50 ans l’humanité a vaincu pour la seconde fois les armées de Doryphores, une espèce extra-terrestre très puissante. Mais pourront-ils les repousser une troisième fois ?
C’est dans ce but que l’armée recherche parmi les enfants les plus intelligents celui qui pourrait être leur sauveur, le futur commandant de la flotte humaine de défense contre cette horde alien.
Andrew dit Ender, troisième enfant de la famille Wiggin, est décelé par le colonel Graff alors qu’il n’a que 6 ans… Il est très talentueux, mais pourra-t-il faire preuve de l’aggressivité nécessaire pour exterminer l’ennemi quand le moment viendra ? C’est ce que sa formation militaire dans une base spatiale va tenter de déterminer… Et celle-ci ne se passera pas sur les bancs de l’école, ni sur un terrain d’entrainement, mais dans le monde des jeux de simulation.
Voilà qui me parle : comment les jeux de simulations, dans le monde réel ou virtuel, vont conduire Ender à devenir ou non, le héros du monde terrien libre ! Jamais le jeu n’aura été pris autant au sérieux, et c’est très bien.
Ender qui commence sa formation enfant n’en a que l’âge : il est loin d’être immature, et a une intelligence stratégique hors du commun. L’écriture d’Orson Scott Card m’a complétement fait adhérer à ce personnage, à ses craintes de devenir violent comme son frère Peter, à ses accès de fureur devant les injustices du monde des adultes, à son amour réciproque pour sa sœur Valentine… Bref, ça a été un vrai plaisir de retrouver ce personnage au fil des pages. Enfant à part, il ne cesse d’être le pion de l’armée, manipulé par l’école et par Graff, mais pour la bonne cause… celle de la survie de l’humanité. La survie du plus grand nombre mérite-t-il de mettre sous pression ainsi un individu ? Voilà bien un des axes de réflexion qu’on retrouve souvent en science-fiction, et il est ici traité avec brio en mon sens, là où d’autres le font de manière moins souple et sans émotion.
Difficile sinon de résumer et d’expliquer ce qui fait l’attrait de ce roman… peut être son humanité, pour le meilleur et pour le pire !
Une superbe découverte. J’espère avoir bientôt l’occasion de lire sa suite, La voix des morts… La fin de ce premier tome m’a laissé sur ma faim justement 😉
One comment