« L’histoire des 3 Adolf » d’Osamu Tezuka
Voilà plusieurs années que j’avais dans ma liste à lire ce manga en quatre tomes. L’histoire des 3 Adolf fait figure de grand classique de la BD nippone parue en 1985. J’ai profité qu’un collègue me les prête pour les lire… non sans mal…
En 1936, Sohei Toge, journaliste sportif, est envoyé à Berlin pour suivre les Jeux Olympiques. Son frère qui vit sur place depuis plusieurs mois semble avoir des ennuis… au point d’être retrouvé assassiné ! Lors de son enquête personnelle, Sohei met la main sur des documents que son frère voulait lui transmettre : l’acte de naissance d’Adolf Hitler, qui met en lumière des origines juives ! A partir de ce moment, les services secrets allemands et japonais n’auront de cesse de vouloir mettre la main sur Sohei et ses précieux documents. En parallèle, trois Adolf vont rythmer en fond de toile les mésaventures de Sohei : Adolf Hitler, Adolf Kaufman, le fils d’un diplomate nazi et d’une japonaise, et Adolf Kamil, un juif expatrié au Japon.
Sur ce fond de Seconde Guerre mondiale, je me suis surtout intéressée à l’histoire des deux Adolf japonais. Les deux adolescents que tout oppose, Adolf Kaufman le fils de nazi et Adolf Kamil le juif deviennent amis, envers et contre tous. Le père Kaufman refuse de voir son fils se lier d’amitié avec un juif, et fait tout pour les séparer… jusqu’à l’envoyer dans une école allemande pour ensuite intégrer les Jeunesses Hitlériennes. A partir de là, on le suit une spirale d’horreur, où le jeune Kaufman va apprendre à devenir de plus en plus cruel et extrême… Déroutant et terrifiant.
J’ai moins accroché sur l’histoire de Sohei Toge, qui n’aura de cesse de retrouver puis conserver hors des mains de l’Allemagne les documents compromettants sur les origines juives d’Hitler. Le côté « polar » m’a moins intéressé somme toute que le côté historique.
Côté scénario, je suis assez divisée… je me suis ennuyée par moment, j’ai buté sur la lecture plusieurs soirs. Beaucoup de textes, et des dessins pas vraiment au goût du jour.
En revanche j’ai apprécié de voir cette partie de l’histoire que l’on connait tant passée sous la plume d’un japonais… Ça change un peu notre point de vue !
Plongés au cœur des racines du mal et de la haine, on a un aperçu des méthodes employées pour transformer un individu lambda en tueur sans remords.
Avec la fin du récit qui nous mène bien au-delà de la période de la Seconde Guerre mondiale, en pleine guerre israelo-palestinnienne, on se rend aussi compte de l’effet ricochet des évènements historiques et des liens qui se créent entre eux.
Une lecture intéressante, mais je n’ai pas été hyper emballée quand même… Manque de rythme, dessins très moyens. Bref, je suis un peu déçue même si je comprend en quoi cette oeuvre est un monument !
Tesuka, je me méfie beaucoup. Je trouve cela vieilli aujourd’hui et plus très pertinent. Après, je comprends que, remis dans le contexte de l’époque, cela est eu un tel impact, au point de nommer le mangaka « Dieu du manga ».
Ah bah tiens, j’avais pas fait le lien entre ce Tesuka et « le » Tesuka, celui d’Astro Boy et d’Ayako…
Comme quoi, difficile de ne pas être un produit de son époque !