« Les plus qu’humains » de Theodore Sturgeon
Nouvelle lecture d’un classique de la science-fiction pour le challenge ABC de littératures de l’imaginaire. Je me suis laissée tentée un peu par hasard par ce recueil de trois longues nouvelles éditées entre 1952 et 1953, Les plus qu’humain, de Theodore Sturgeon. .
Au final une lecture qui me laisse un peu perplexe… Mais qui est sans nul doute une œuvre majeure du genre.
L’Idiot vit seul dans les bois, se nourrit comme une bête, ne connaît pas les sentiments… Mais il peut hypnotiser d’un regard. Janis a 6 ans a des pouvoirs télékinésiques qui effraient sa mère, alors que les petites jumelles Beany et Bonnie peuvent se téléporter comme elles le souhaitent. Bébé, le petit dernier, est peut être un mongolien mais il est doté d’une intelligence qui dépasse tout ce que l’humanité a jamais imaginé.
Ce groupe de « monstres » va se retrouver sous la protection de l’Idiot dans sa cabane dans la forêt, et vivre comme un seul individu : l’« homo gestalt », l’homme de demain, le surhomme ! L’un est la tête, l’autre les bras, l’autre son cœur… Et ensemble ils peuvent réaliser de grandes choses !
Plus qu’un simple recueil de nouvelles, il me semble qu’il s’agit d’un roman sous forme d’un triptyque : le premier récit brosse le tableau et installe l’histoire des personnages, le second à la première personne raconte la psychothérapie du nouveau membre du gestalt, Gerry, et le troisième volet les relations entre cette entité et l’humanité.
Beaucoup de questions se posent en lisant ce livre… Loin d’être des super-héros, les membres de ce regroupement de freaks vit pour lui, sans s’inquiéter de la société humaine… et ils y arrivent très bien ! Mais a y regarder de près, ce type de relation symbiotique est assez effrayant. Chaque partie dépend des autres pour vivre : par exemple seule Janis comprend ce que Bébé pense, et sert de traductrice au reste du groupe. Sans elle, plus le reste du groupe n’a plus accès à l’intelligence de Bébé.
Lorsque l’homo gestalt vit en reclus, tout se passe bien… Mais si « sa tête » désire plus de pouvoir, c’est toute notre société qui est en danger. En effet, sans sens moral, il devient un être tout puissant pouvant nous écraser comme des cafards… Comment lui faire comprendre ce qu’est la moralité et l’éthique, lui qui a toujours vécu seul ?
Bref, si j’ai apprécié une partie des questionnements de cette SF, j’ai eu une lecture un peu en dents de scie. Je n’ai pas été emballée par la première partie qui m’a immédiatement fait penser à un conte de fée, dans sa structure et ses motifs. Par la suite, le côté très orienté psychologie, avec beaucoup de références techniques et scientifiques m’ont un peu laissé au bord du chemin. Un roman assez ardu à lire finalement !
Mais bon, je ne peux pas dire que je n’ai pas aimée, mais je n’ai pas été totalement emballée. Ce roman fait donc parti de ces livres qu’il faut avoir lu et qu’on est content d’avoir parcouru… Mais que je suis bien contente d’avoir refermé 😉