« Ainsi naissent les fantômes » de Lisa Tuttle
Comme souvent ces derniers temps, mon partenariat avec Folio m’a surpris et m’a permis de faire une chouette découverte… Une auteure américaine que je ne connaissais absolument pas, Lisa Tuttle.
Ce recueil de nouvelles, datant des années 80 jusqu’au début des années 2000, m’ont donné un aperçu du style de cette écrivain… Et j’ai été emballée ! Une plume légère, des cadres poétiques, et la vie quotidienne des protagonistes qui basculent dans le fantastique. Tout ce qu’il faut pour m’accrocher et me donner envie d’en lire encore plus !
J’ai été happée dès la première nouvelle, Rêves captifs, si noire… L’histoire d’une petite fille kidnappée et enfermée dans un placard, qui va un jour réussir sortir de sa geôle telle Alice en ouvrant une trappe habituellement impraticable.
Le Remède est assez conceptuel, un virus qui annihile la possibilité de parler… Qui n’est pas sans me rappeler la bombe iconique de l’Anamnèse de Lady Star ! Décidément, je n’ai pas fini d’en parler, de ce roman !
Ma pathologie mêle ésotérisme, sciences et fantastique avec brio… et met en scène des situation de prégnation assez perturbantes.
Mine de rien, Le vieux Mr. Boudreaux m’a touché, pas tant pour la situation que pour sa principale protagoniste avec lequel je me suis senti en phase… C’est bizarre comme sensation, que de lire ligne après ligne la description et les pensées d’un personnage et de se dire « Tiens, j’aurais pu dire ça, ou être ça… ».
Certaine m’ont moins plu forcément, comme La fiancé du dragon, peut-être un peu trop symbolique. Le récit tourne autour des craintes d’une jeune femme de se voir retourner chez sa tante en Angleterre, car elle a eu un trou noir lors de sa dernière visite là bas quand elle était enfant… Forcément, il a du se passer des choses bizarres… mais peut-être trop étranges du coup !
J’aime beaucoup les différents personnages de ces nouvelles, qui devraient avoir peur de ce qu’ils voient et vivent, mais l’acceptent presque naturellement. En effet, les situations quotidiennes se trouvent mise en décalage à un moment… un truc bizarre arrive, et nous fait tout de suite rentrer dans un univers fantastique. Le format court est pas mal finalement, même si j’aurais parfois aimer en savoir plus ! La concision de nouvelle permet de moins tourner autour du pot, de vraiment voir quand se passe la cassure entre le monde « normal » et « irréel ».
J’ai noté une grande importance de la maison dans cette anthologie, ainsi que des rêves… et on ne voit pas de fantômes comme on peut l’imaginer (ces machins phosphorescents qui viennent embêter les vivants). Quand on y pense, c’est peut être effectivement l’addition de ces deux choses, le lieu de vie structuré pétri d’habitudes et notre imagination débridée, qui donne naissance à ces fameux fantômes que le titre nous livre, et que nous créons…
Bref, un excellent recueil de nouvelles fantastiques, qui me donnent envie d’en connaître plus de cette auteure… Et si je vous dit qu’elle a écrit avec George R. R. Martin Elle qui chevauche les tempêtes, ça ne peut présager que du bon 😀
En plus bonne nouvelle pour mon challenge ABC – Littératures de l’Imaginaire, je peux cocher la lettre T ! 🙂
Merci Folio pour cet excellent ouvrage !
Je suis en plein dedans. Ce matin, j’ai terminé « Ma pathologie » justement et j’ai entamé « Mezzo-tinto ». Une grosse préférence pour la première nouvelle pour l’instant qui génère forcément un choc pour le lecteur sur la fin.