« Les opéras de l’espace » de Laurent Genefort
Je n’ai jamais lu autant d’auteurs de SF / fantastique français que depuis que je suis inscrite aux partenariats Folio !
Je ne connaissais pas du tout Laurent Genefort avant d’avoir choisi ce livre lors du partenariat du mois de mars… encore une fois par hasard ou par défaut, parce que c’était le seul dans la catégorie Folio SF. J’aime découvrir les romans que je lis sans avoir d’aprioris. Je m’en félicite une fois de plus ! 🙂
Axelkahn est un ténor connu sur les centaines de planètes des galaxies où il se produit… Sa voix égale celles des dieux si on en crois ses fans. Mais ce talent, comme chacun sait, il le doit aux biotechnologies des Yuhew, une race mystérieuse spécialisée dans les technologies de pointe et la philosophie. Donc Axelkahn a des biocapteurs dans la gorge, qui subliment son chant à un niveau encore jamais atteint… Et surtout, il est le seul a avoir eu ce cadeau !
Mais un jour, le rêve va prendre fin : ses capteurs tombent en panne et il perd son don en même temps que sa célébrité. Fini les villas, les richesses, les caprices… et surtout la gloire ! Mais Axelkahn ne va pas se laisser faire : il se met en tête de retrouver un de ces Yuweh, pourtant inaccessibles, pour lui demander de lui rendre « sa » voix.
C’est sur les Bulbes Griffith, une étrange planète en forme de grappe creuse, qu’il va se mettre en quête de son sauveur… Mais comment faire pour voyager sur cette planète peu hospitalière où les pirates feraient des ravages, sans un sou ? En faisant ce qu’il sait le mieux faire : divertir la population ! Et pour cela il va monter une troupe de théâtre !
Axelkahn arrivera-t-il jusqu’au Yuhew ? Ce dernier existe-t-il vraiment ? Comment la population des Bulbes va réagir devant les pièces de théâtre de la compagnie ?
J’ai passé un très bon moment à la lecture de ce roman de ce space opera, qui est un véritable voyage initiatique pour Axelkahn… Car vous vous en doutez, son voyage va le transformer plus qu’il ne le pense ! Et c’est pas plus mal pour lui, et pour nous, lecteurs !
A la lecture des premières pages, quand j’ai compris qu’Axelkahn allait être le héros de cette histoire, je me suis dit « Mince, comment vais-je supporter cette tête de con durant 400 pages !? ». Avant sa déchéance, le portrait du ténor est peu reluisant, une vraie diva, obèse, riche, cynique, égoïste, bref, peu sympathique… Mais après quelques déconvenues, où notre principal protagoniste en prend plein la poire, on se sent mieux, et on fini par ne plus trop le détester ! Ce personnage est pour beaucoup dans le plaisir que j’ai pris à lire cette histoire : il n’a rien du gentil chevalier et n’est pas dénué d’humour ou d’autodérision.
Sur sa route, pour former sa troupe, il va rencontrer et engager une ribambelle de parias dans les stations où il va produire ses spectacles : débiles mentaux, handicapés, asociaux, exclus… On comprend mieux pourquoi sa troupe s’appelle la Compagnie des Fous ! Surtout quand on sait que les villes qu’il traverse vivent dans l’économie la plus simple : on ne nourri pas de bouche inutiles… Les artistes et les réprouvés vont avoir fort à faire avec les coutumes arbitraire des stations !
La trame peut paraître assez classique : le voyage qui permet de monter un groupe de « loosers » où chacun aura un petit truc en plus pour aider la Compagnie, les épreuves à surmonter à chaque étapes de leur chemin, l’enquête sur le Yuhew qui a valeur de légende ou de tabou selon les stations traversées… Mais je trouve que ça fonctionne plutôt pas mal pour un récit qui se veut épique. J’ai juste eu des doutes sur la fin, car on devine assez facilement la chute je trouve… mais bon, je suis passée outre !
Le monde des Bulbes est suffisamment original et bien expliqué pour avoir une impression d’exotisme et de se projeter aisément dans cet univers fantastique.
J’ai donc passé un très bon moment grâce à Laurent Genefort et ses personnages. En regardant de plus près je vois qu’il a signé pas mal de romans dans les même genre d’univers, comme Omale qui semble être sa saga la plus connue… Je la rajoute de ce pas dans ma wish-list 😉
Merci à Folio pour ce roman !
Et puisque je n’ai pas encore lu l’auteur de la lettre G pour le Challenge ABC – Littératures de l’Imaginaire, je crois que ce roman fera une parfaite entrée !