« Le Petit livre bleu » d’Antoine Buéno
Je dois l’avouer, étant jeune, j’avais une vraie phobie des Schtroumpfs, à en faire des crises d’hystérie ou refuser d’aller dans une pièce où se trouvait une peluche ou un poster représentant un de ces petits hommes bleus !
Le clou a été lors de mon Noël de mes 5 ou 6 ans où une arrière-tante m’a offert l’album Les Schtroumpfs et le Cracoucass… Comme j’étais bien élevé je n’ai rien dit, mais je n’en menais pas large, au grand désespoir de ma mère qui a dû expliquer pourquoi je restait figée devant ce cadeau. Sacré Père Noël tiens ! D’ailleurs à y réfléchir ça doit être à ce moment que j’ai arrêté d’y croire…
Mais prenant mon courage à deux main (et la BD dans la troisième), j’ai dû me décider pendant ces vacances de Noël à toucher, ouvrir et feuilleter ce livre maléfique… j’ai saoulé mon père pour qu’il me le lise, et finalement j’ai adoré ! Ça doit être de là que vient aussi mon inclinaison pour les films d’horreur à y réfléchir… me confronter et apprendre à apprécier ce qui me révulse 🙂
Et voilà, ayant balayé ma xénophobie schtroumpfesque, mes parents m’ont offert au fur et à mesure toutes les BD des aventures des Schtroumpfs, jusqu’à l’album Les p’tits Schtroumpfs. J’étais vraiment mordue 🙂
Petite Fleur étant au courant de mon ancienne crainte des Schtroumpfs (balayée depuis, je le répète !), elle a trouvé amusant de me prêter cet essai sur ces petits bonshommes… 😉
Antoine Buéno y décortique la structure sociale et psychologique de la tribu des Schtroumpfs, analyse les albums de Peyo père,… Pour en venir à la conclusion que le système politique des Schtroumpfs est totalitaire, emprunt de stalinisme et de nazisme. Pourquoi pas après tout ? Ses arguments sont assez convainquants… si ce n’est quelques détails sur lesquels je ne suis pas vraiment d’accord.
Loin de démolir l’image de l’univers de Peyo, j’ai trouvé cet essai amusant… Mais personnellement, je l’ai plutôt pris comme une manière d’analyser les tenants et aboutissants des systèmes dictatoriaux, avec comme exemples des situations chez les Schtroumpfs.
Cela permet de « relire » les albums sous de nouvelles perspectives, comme les grands travaux sur le barrage de la rivière, qui illustre un des fondement du stalinisme ; l’image de l’ennemi commun avec la caricature juive qu’est Gargamel et son chat Azraël (Israël ?) qui rappelle nazisme ; la conformité au collectif et la dénonciation des déviants au Grand Schtroumpf…
Bref, un petit bouquin rigolo, à lire si vous en avez l’occasion !
Oui, ça ne se prend pas très au sérieux et c’est parfois tiré par les cheveux. Au final, ce qui m’aura le plus surprise, c’est surement la réaction des gens face à cet essai. Certains sont atteints quand même !