« Les croassements de la nuit » de Douglas Preston & Lincoln Child (Etat du Kansas)

Pour traiter du Kansas pour le challenge « 50 états, 50 billets », il a fallu que je me creuse un peu la cervelle… A la base à part Le magicien d’Oz, je n’avais pas grand chose à me mettre sous la dent. Mais fort heureusement en cherchant un peu, je suis tombée sur ce thriller dont je n’avais jamais entendu parler : Les croassements de la nuit de Douglas Preston & Lincoln Child, qui s’avère être le 4ème tome de la saga des enquêtes de l’inspecteur Pendergast… héros de la série que j’ai appris à connaître, et à apprécier 😀

Nous somme en 2003, à Medecine Creek,  petit village perdu au milieu des champs de maïs du Kansas… Un meurtre pour le moins étrange a été perpétré, dans cette bourgade où tout le monde se connait et ou il ne se passe jamais rien : une femme est retrouvée complètement mutilée et dépecée, au milieu d’un champ de maïs. La mise en scène, composée de corbeaux morts et de flèches indiennes anciennes, fait ressurgir les vieilles peurs ancrées dans l’inconscient collectif du village : la malédiction des Quarante-Cinq, un groupe de bandits assassinés par des Cheyennes à la fin du 19ème siècle et qui hanteraient encore les terres de Medecine Creek. Il n’en faut pas plus pour faire sombrer dans l’angoisse les habitants du village !
Le sheriff Hazen et son assistant, chargés de l’enquête, se demandent à qui il ont a faire, entre mythe et paranormal, œuvre d’un fou furieux, ou un coup monté. Pour l‘inspecteur Pendergast, agent du FBI qui passe ses vacances dans le coin, les choses sont claires : ils ont en face d’eux un serial killer, originaire du village

Une fois de plus une excellente surprise grâce à ce challenge : j’ai été happée par l’histoire, et je l’ai vraiment dévoré… surtout sur la fin où la tension monte crescendo !
On a un bon mélange de thriller, roman policier, et aussi d’horreur ! Si les scènes de crimes sont vraiment gores et totalement surréalistes, la course poursuite pour retrouver le tueur est digne d’un très bon film d’épouvante… Une sorte de mélange du film The Descent, du mythe de la caverne de Platon au milieu de La Tempête de Shakespeare. J’arrête là les comparaisons, car les auteurs empruntent énormément aux classiques du genre, tout en le renouvelant de manière très intéressante… Même si on devine un peu la fin si on est habitué aux roman du genre, il n’en reste pas moins un thriller haletant !

Si l’écriture rend le roman palpitant, son intérêt réside aussi dans son héros, l’inspecteur Pendergast, qui est un peu un OVNI au milieu de ce village du Middwest profond : habillé d’un costume de tailleur, de chaussures sur mesure, habillé en noir par 40°C, le teint très pâle et les cheveux très blond, grand et maigre… il a un physique qui se remarque. Et son caractère est tout aussi « spécial » ! Très courtois et poli, esthète, très intelligent, obstiné… il est en plus un combattant courageux ! Son aura mystérieuse donne envie de le découvrir, de savoir pourquoi cet agent du FBI de New-York vient passer ses vacances à traquer des criminel à la campagne… Un personnage comme j’aime !
Son acolyte féminine dans cet épisode, pour une fois, m’a beaucoup plu… En général dans ce genre de livre, il s’agit de bombes athlétiques qui s’amourachent du héros… Et bien là pas du tout : une ado paumée de Medecine Creek qui ne rêve que de partir de cette ville, au look gothico-punk et aux cheveux mauves, qui écoute du Nine Inch Nail en conduisant une vieille bagnole et à des idées trop libertaire pour l’inertie générale de la ville. On dirait moi au même âge 😀

Un roman que je conseille, et même si ça n’est pas le premier volume de la saga, on comprend très bien l’histoire puisque le seul fil rouge est Pendergast. Bien entendu, je vais me jeter sur les débuts de la série : Relic, dont a été tire le célèbre film !

 

Entre mes rêves, le livre, et mes recherches sur le Kansas, pour une fois, les images coïncident… Le royaume de l’agriculture et des champs de maïs à perte de vue !
Grâce à sa position en plein milieu des Etats-Unis, dont le centre géographique se situe près de Lebanon, le Kansas a un climat continental tout à fait adapté à différentes cultures : le blé (1ers producteurs des USA), le maïs, le soja, le tournesol, les plantes à fourrages… Et bien entendu les élevages sont aussi importants, dont celle des bovins qui est le premier en matière de rendement dans ce secteur. Avec tout cela, le Kansas se situe en 3ème position dans l’économie agricole américaine !
Mais depuis quelques années, l’agriculture n’est plus la principale source de revenue de l’état : l’industrie aéronautique,  le pétrole et le gaz ont pris sa place. Malgré cela, le Kansas n’est pas un état très riche, le 31ème sur 50…

Des étés très chauds, comme on le voit dans le roman, cela sous entend aussi de violents orages… et aussi des tornades. Le Kansas se trouve sur la fameuse Tornado Alley et est traversé par une 50aine de celles-ci chaque année. C’est après le Texas la région qui déclare le plus de tornades !

Et du vent, il doit aussi son nom ! « Kansa » en sioux signifie « peuple du vent du sud« … tout un programme 😉
A l’origine le Kansas faisait parti de la Louisiane française, et a été vendu aux jeunes Etats-Unis en 1803, qui le rattache d’abord au territoire du Missouri. Malgré sa séparation avec la France, les colons français continueront à s’installer dans la région au milieu du 19ème siècle, suivis par les allemands, anglais, irlandais… En 1854, le Kansas est séparé du Missouri, mais aussi du Nebraska auquel il était rattaché. Arbitrairement, c’est le 40ème parallèle nord qui sépare aujourd’hui le Kansas du Nebraska.
Pendant la guerre de Sécession, cette région a été au cœur des conflits pro contre anti-esclavagistes, qui se sont souvent résolu de manière sanglante. En plein milieu des USA du Nord et du Sud, divisés sur la question, le Kansas devient le théâtre de tous les combats en ce nom.
En 1861 le Kansas devient le 34ème état des USA… Et en 1881 le premier à prohiber la vente et consommation d’alcool, afin de tempérer la violence des cow-boys !

Sur ses 2,8 millions d’habitants, un peu moins de 40% vivent en zone rurale : l’exode rural, des campagnes vers les grandes villes de l’état, se fait ressentir ici comme ailleurs. Plus de 600 000 personnes vivent dans le plus grand pôle urbain, la métropole de Wichita. La capitale Topeka est un peu moins habitée, avec ses 226 000 citoyens.

Un état que j’aimerai visiter pour ses espaces ruraux et sauvages 😉

 

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