« La voie de l’ennemi » de Tony Hillerman (Etat de l’Arizona)
Histoire de reprendre à zéro la série des « Joe Leaphorn » (j’avais lu en premier le second tome, Là où dansent les morts), et donc d’avoir les bases pour continuer ma découverte des romans d’Hillerman, je le suis vite plongée dans le premier opus de la série, où on rencontre le policier Navajo pour la première fois : La voie de l’ennemi.
Bien entendu, je comptais sur cette lecture pour valider une entrée pour mon challenge « 50 états, 50 billets » !
Cette fois, l’histoire se déroule non pas au Nouveau-Mexique mais en Arizona dans les années 70. Suite à l’agression d’un Mexicain, le Navajo Horseman va s’enfuir dans les montagnes à l’Est de l’état… Joe Leaphorn, du Bureau des Affaire Indiennes, enquête pour le retrouver.
En parallèle, un clan Navajo se trouve être victimes d’un sorcier, le Loup, qui tue leurs bêtes et essaye de leur nuire à l’aide de différents sortilèges… L’occasion rêvée pour l’ami de Joe Leaphorn, Bergen McKee, un anthropologue étudiant les mythes et la sorcellerie améridienne, d’étayer ses thèses.
Lorsque Horseman est retrouvé mort, les deux affaires semblent se rejoindre, et la traque commence pour nos deux héros !
Dans ce premier roman de la série, Joe Leaphorn est un personnage secondaire : le focus est mis sur McKee, le professeur d’anthropologie, récemment plaqué par sa femme. Par la suite les éditeurs de Tony Hillerman lui ont demandé de ne pas utiliser McKee comme héro, mais Leaphorn, ce qui est une excellente idée selon moi ! Leaphorn à un charisme et une tranquillité qui en fait un personnage assez atypique, et par là très intéressant… Son rapport à sa culture Navajo le rendentplus à l’écoute des autres et de la nature.
McKee est plus classique, il m’a moins touché que son ami Navajo.
Peut être à cause de cela, j’ai moins accroché à La voie de l’ennemi qu’à Là où dansent les morts… Leaphorn est moins présent, et vu que je suis fan… 😀
L’enquête m’a moins attirée aussi, même si on tourne toujours autour du domaine des Réserves indiennes, des sites archéologiques, des paysages grandioses du Grand Ouest américain…
Pour ceux qui souhaiteraient découvrir l’univers de cette série, je pense que ce roman n’est pas nécessaire : autant attaquer avec Là où dansent les morts !
Enfin… Il fallait que je lise le premier volume, et c’est chose faite ! Il parait que les romans s’améliorent au fur et à mesure, j’ai donc hâte de m’attaquer au troisième : Femme qui écoute !
L’Arizona… Pour moi ce nom m’évoque les vacances au grand air depuis que j’y suis allée il y a deux ans lors de mon périple dans le Sud-Ouest des USA. Entre Phoenix, la capitale de l’Etat où nous somme arrivés de France ; le Grand Canyon qui nous a coupé le souffle ; Monument Valley et ses paysages de films (entre l’Utah et l’Arizona), à côté de Kayenta la ville Navajo où l’essence est ridiculement peu chère ; Page et son lac artificiel et sa lumière extraordinaire ; Antelope Canyon où notre guide Navajo nous a fait la visite au son d’une guitare sèche et des chansons des Red Hot ; le parc de Navajo National Monument si discret et paisible ; nos randos dans Vermillon Cliff dans des paysages arides et magnifiques, au bord du Colorado… Que de souvenirs !
Un petit aperçu de la région qui a été pour moi un vrai coup de foudre… Et à la lecture de ce roman, je m’aperçois que j’ai raté pas mal de site intéressants dans l’Est de l’Arizona, dont le Canyon de Chelly et la région des Four Corners. Pour un prochain voyage peut être ? (je l’espère ardemment !)
Ce qui m’a plu en Arizona, c’est bien entendu la profusion de grands parcs et de paysage sensationnels… mais aussi la météo garantie anti-moustiques grâce à son climat aride ! Mais attention, il y a bien des averses, voir même de la neige dans les région situées dans les montagnes !
Ce climat semble plaire à beaucoup de gens, puisque l’Arizona attire de plus en plus d’habitants. Le retraités sont en bonne position, puisque des villes sont même battis exprès pour eux ! On retrouve aussi beaucoup d’Amérindiens (5%), qui vivent sur les terres dans les Réserves indiennes qui sont assez nombreuses en Arizona. D’ailleurs se sont les Navajos qui exploitent des sites comme Monument Valley ou Antelope Canyon.
Avec cette augmentation de la démographie, un problème de taille survient : celui de l’eau ! Le Colorado coule dans l’état, mais il devient insuffisant pour les besoin de l’Arizona ! Si la population en consomme une partie pour ses besoins, un autre quantité non négligeable est utilisation des aires de loisirs : golfs (Phoenix est un des leader dans ce domaine) et nautisme, mais aussi l’énergie avec les nombreux barrages… Au final, seuls 4% du débit du fleuve arrivent à l’embouchure au Mexique, ce qui pose des problèmes écologiques et économiques aux populations qui y vivent.
Au niveau historique, après la préhistoire où plusieurs peuples vivent en nomades, puis de l’agriculture, les indiens Anasazis fondent leurs cités au Canyon de Chelly et l’occupe de 0 à 1300 ap. JC. Ce site sera ensuite occupé par les Navajos à partir de 1700.
Au milieu du 16ème siècle, de leur côté, les Espagnol découvrent et visitent ce qui sera l’Arizona… Comme au Nouveau-Mexique, il pense y découvrir les Cités d’Or, ce qui a pour effet d’attirer les colons sur ces terres. Comme dans l’état voisin, les rapports avec les Indiens seront plus ou moins positifs : échanges économiques, mais aussi de maladies qui décimeront plusieurs tribus, ainsi que les conversions forcées au Christianisme… Pendant les siècles suivants, les colons se feront plus nombreux, grâce à la création des premières villes espagnoles dans la région, la découverte de mines d’argent et d’or, et l’essor de l’agriculture. Tout au long de son histoire, la découverte de mines aura pour effet de créer de nouvelles villes, qui se videront aussi rapidement une fois le filon épuisé, donnant naissance à des villes-fantômes.
L’Arizona est alors encore rattachée au Mexique après son indépendance acquise en 1821, mais les moyens manquent pour entretenir ces territoires sauvages : sans missions et forts, les Apaches au nord mettent en place des raids meurtriers de plus en plus fréquents. Le Mexique se voit contraint de vendre petit à petits ses terres… D’un autre côté, la guerre americano-mexicaine fini d’achever le processus en cours : le Mexique cède une partie de l’Arizona aux Etats-Unis.
En 1900, l’Arizona fait parti de l’Union, et en 1912 il devient un état à part entière !
Aujourd’hui l’Arizona fait parti de la Sun Belt, mais profite d’autres entrée de revenu : l’agriculture, le tourisme, mais aussi de l’armée présente un peu partout : bases militaires, académies, laboratoires… dont il est un peu question dans le roman !
Bref, vous l’aurez deviné, l’Arizona, j’adore, et ça é été un plaisir de me rémémorer de bons souvenirs là bas 😀
hop billet ajouté ! Bon week-end !!