« De si jolis chevaux » de Cormac McCarthy (Etat du Texas)
Je profite du challenge « 50 états, 50 billets » pour découvrir un peu mieux McCarthy, dont je n’ai lu que le célèbre et excellent La route… Et pour le coup je comprend un peu mieux son style et son univers en ayant lu ce premier roman de sa Trilogie des confins. Et grâce à lui, nous allons voyager et découvrir le Texas et le Mexique !
John Grady Cole a à peine 17 ans, mais il sait déjà que le Texas où il habite n’est plus fait pour lui : à la fin des années 1940, il perd son ranch, sa mère à mis les voiles et son père n’est plus que le reflet de lui-même… Avec son ami Lacey Rawlins, ils décident de quitter leur pays natal pour mettre le cap sur le Mexique, à cheval. Ils rêvent d’espaces sauvages, de pays de cocagne, où galoper jusqu’à plus soif. Mais leur route va vite se trouver semée d’embûches, qui prendront des proportions infernales chemin faisant, au gré des rencontres…
Un véritable voyage initiatique que ce roman, où on suit John Grady prendre en main son destin. Alors que les Mexicains viennent vivre aux Etats-Unis, lui et son ami décident de partir dans le pays qui fait office de grande soeur du Texas : le Mexique. Un pays si proche et si lointain, au pas de leurs porte…
Leur voyage est à la fois fou et anachronique : à dos de cheval avec de maigres bagages et économies, ils prennent la route comme les cow-boys du siècle précédent, alors que les années 50 et la beat-generation est sur le point d’émerger.
Si John Grady veut contrôler sa vie, les aléas du destin vont vite l’orienter… Quelques bonnes et mauvaises rencontres, quelques évènements fortuits vont rapidement transformer le road-trip des adolescents en sac de noeuds ! Amours, haine, mort, bonheurs simples… et toujours derrière cela l’immensité des déserts mexicains, ou les vallées luxuriantes, et bien entendu, les chevaux ! Si beaucoup d’histoires tournent court à cause de femmes, ici c’est la passion du cheval qui semble rythmer les pas de notre héros, et le fait grandir.
Une belle histoire, assez poignante et révoltante, écrite dans un style le style particulier de McCarthy. J’ai retrouvé l’ambiance de La route, la même poésie, mais aussi la même difficulté à raccrocher les wagons par moment : discours sans signes de ponctuations, longs chapitres… Ce livre n’est pas un page-turner comme je suis habituée à en lire en ce moment (faut que j’arrête la littérature jeunesse ;)), mais on est néanmoins dans l’attente de la suite, de savoir comment va évoluer l’intrigue. Les descriptions nous emmènent dans un autre monde, que ce soit les paysages grandioses, ou les chevaux dépeint avec tant de précision et sensibilité. Un vrai voyage, pour nous, lecteurs !
Bref, une lecture intéressante, que j’ai assez apprécié, mais qui surtout je pense va me rester en mémoire . Et je compte bien découvrir les autres opus de la Trilogie des confins pour mes prochains billets pour le challenge 😉
Gros morceau que le Texas ! Cet état central du sud des Etats-Unis est le plus grand, après l’Alaska ! Et qui dit grand état, dit diversité… J’avais l’image de plaine désertiques dans cette région, mais en fait une variété de paysages se dégagent : prairies d’élevage, forêts, littoral marin, montagnes, zones semi-arides, bayou…
Bref, un rêve de fan de films de cow-boy ! Etat très conservateur et religeux, le Texas a gardé un certain folklore : rodéos, ranchs, musique country… malgré la forte urbanisation de ses habitants, que ce soit dans la capitale Austin, ou Houston et San Antonio, les villes les plus peuplées.
Mais on a aussi en mémoire le fait que l’état fait frontière avec le Mexique, via le Rio Grande, avec sa cohortes d’immigrants illégaux en quête d’une vie meilleure.
On comprend mieux le roman de McCarty et les relations du Texas au Mexique quand on connait un peu son histoire…
Le Texas (de l’améridien tejas : « alliés ») est découvert très tôt au début du 16ème siècle par les espagnols, mais se sont les français, avec La Salle en 1685 (celui qui avait descendu le Mississippi quelques années plus tôt) qui vont y construire la première colonie… C’est sans compter sur les amérindiens, plutôt belliqueux, et les espagnols qui voient d’un mauvais oeil la présence des français si près de la Nouvelle-Espagne qui comprend alors le Mexique, les îles des Antilles… : ils vont donc annexer le Texas, nommé alors Nouvelles-Philippines, pour se protéger des leurs voisins français.
Au 18ème siècle, les relations entre espagnols et amérindiens connaissent des hauts et des bas. D’abord alliés, les indiens bénéficient des échanges avec les européens : chevaux, objets en métal… mais aussi des épidémie. Ils deviendront aussi vite leurs ennemis, ce qui valu alors à l’Espagne de nombreuses guerres contre les Comanches et Apaches.
Le Texas devient indépendant en même temps que le Mexique, en 1821… Mais ses immenses terres attirent la convoitise des tous jeunes Etats-Unis. Après plusieurs tentatives d’achats de la part des USA, c’est finalement une guerre civile menée par des rebelles texans qui permettra au Texas de se détacher du Mexique en 1836, devenant la République du Texas. En 1845, l’état demande son ralliement aux USA, avant de repartir en guerre contre le Mexique.
Etat esclavagiste, rattaché au Dixie comme ses voisins de Louisiane, Mississippi… le Texas rentre logiquement dans la Guerre de Sécession du côté des Confédérés. Bien après la fin de la guerre, sera un état où la ségrégation raciale sera très marquée.
Etat à l’origine agricole, le Texas est marqué au début du 20ème siècle par la découverte de ses premiers puits de pétrole, qui vont modifier son économie, jusqu’à aujourd’hui encore ! Elevage, coton, hydrocarbures… mais aussi des industries axées sur les matières première, ou dans le domaine des hautes technologies qui forment une part très importante de la « Sun Belt » texanne. Le secteur tertiaire est évidement très développé : studio de tournage (effet Dallas !), centres fiancier, tourisme et tout ses à côté… ! Un état ultra dynamique par ses ressources, mais aussi sa population nombreuse, et donc consommatrice : plus de 25 millions d’habitants, ce qui en fait le second état du pays !
Mais cela n’empêche pas le Texas d’être un état relativement pauvre… et au niveau social c’est loin d’être rose : éducation en queue de pelotondu reste des états américains, plus fort taux d’habitants sans assurance maladie, lois anti-mariage gay, peine de mort avec le plus fort taux d’execution, contrainte sur les femmes voulant se faire avorter… Inutile de dire que c’est l’état ayant le plus de pratiquants religieux, et presque par conséquent, très conservateur ! On ne pouvait pas s’attendre à mieux dans le fief de la famille Bush !
Enfin la mixité est tout de même de mise : un fort pourcentage d’hispanique, des afro-américains…De quoi donner un peu de couleur à la culture et à la cuisine locale déjà influencée par la cuisine de ranch : le barbecue est au Texas une religion, et le tex-mex (influences mexicaines) et la soul food (influence des états du Dixie, à l’Est) viennent l’agrémenter.
Bref, un état bien tentant pour son côté touristique ! La vraie patrie des cow-boy qui a su garder son folklore, et qui reste riche en histoire malgré son dynamisme économique !
Et Cormac McCarthy l’a bien compris en déroulant un partie de son roman dans cet état des Etats-Unis, où on devine cette relation quasi-fraternelle entre le Texas et le Mexique, régions d’un même état à l’origine, divisés en deux par de mêmes envies de rebellions et de guerres intestines…
Et si tu devais comparer à « La route » justement, tu as plus ou moins aimé ?
Moins, « La route » a un côté SF qui me branche plus… Même si « De si jolis chevaux » semble plus correspondre aux habitudes de l’auteur, si j’ai bien compris.
Je crois que je viens de trouver quoi lire pour mon etat du Texas 🙂
Hop, billet ajouté. Je note aussi ce roman, j’ai La route en attente, mais je suis curieuse aussi de découvrir celui-ci !
manifique photo quant on regarde on arrive a s evadai et sa me donne l impretion d etre cher moi allore que je ni et jamai mis les pied quel sensation de libairter manifique