« Dolores Claiborne » de Stephen King (Etat du Maine)
Le plus dur pour trouver un livre parlant du Maine pour le challenge « 50 état, 50 billets » n’a pas été de trouver une idée, mais de choisir parmi de nombreux récits : la plupart des romans de Stephen King se déroulent dans cet état où il est né et vit encore aujourd’hui, et je suis loin d’avoir lui toutes les œuvres de cet écrivain que j’aime pourtant beaucoup !
Je me suis focalisée sur Dolores Claiborne, édité en 1993, pour plusieurs raisons : il fait parti du top 20 de la section « drame » sur Livraddict, et est considéré comme un des bons Stephen King par les lecteurs ; et que ce livre me permettrait en plus de remplir la case « prénom » dans mon challenge « Petit BAC 2012 ». En plus il est assez court, et j’ai réussi à me le faire prêter : que demander de plus ? 🙂
Comme dans Misery, il n’est pas question ici d’une fiction oscillant entre horreur et fantastique : on est plutôt entre le thriller et le drame… Et dans ce genre, Stephen King excelle, je me suis régalée !
Dolores Claiborne se retrouve au poste de police de l’île de Little Tall, où elle a vécu toute sa vie, c’est a dire 65 ans. Deux policiers et une sténo l’entendent pour une affaire de mort assez étrange : sa patronne, la riche Vera Donovan pour qui elle travaille depuis plus de 30 ans a été retrouvée morte, et tout laisse soupçonner que Dolores l’a un peu aidée à passer l’arme à gauche.
Dolores est prête à tout raconter : son travail et sa vie auprès de Mme Donovan qui devenait de plus en plus sénile, pourquoi et de quelle manière elle a tué son mari dans les années 60 et comment cela à transformé sa vie… Bref, elle se raconte, sans un instant de répit, durant une longue nuit au poste.
Le style est extrêmement prenant : pas de chapitres, pas de ruptures de paragraphes. Dolores nous donne sa version des faits, comme si nous étions dans le poste de police à l’écouter et nous faire un avis sur sa culpabilité ou son innocence. Ses pensées intimes, ses peines et ses fous rires, elle délivre tout, comme se déchargeant d’un fardeau décidément trop lourd à porter ! Le récit monte en puissance par vague, chaque période de sa vie étant empreint de blessures de son passé, mais aussi de celles de Vera, des ses enfants… jusqu’au point culminant, le jour de l’éclipse solaire du 20 juillet 1963.
Ce livre se lit comme en un seul souffle… d’ailleurs je n’ai pas pu décrocher de la journée, et il m’a à peine duré ce dimanche ! Peut être à cause de cette intensité, je lui décerne un coup de cœur ! Et bien entendu je le recommande vivement à tous, fans de Stephen King ou non !
Little Tall, île imaginaire de la côté du nord du Maine, n’est pas à sa première apparition dans l’œuvre de Stephen King : on la retrouve par exemple dans La tempête du siècle. King aime les endroits reculés, les petites communautés où tout le monde se connait et ou rien ne peut rester longtemps secret… Et Little Tall est l’archétype de ce type d’endroit !
Il la décrit comme une île assez touristique en été, où au plus fort de l’affluence près de 700 personnes fréquentent ce bout de caillou de l’océan Atlantique. L’île est relié au continent par un ferry, où les habitants peuvent avoir accès aux services d’administration, banques, lycées… Bref, toute la ville et ses habitants se tournent vers la mer.
C’est un détail, mais il est parfois question de homard dans ce roman… et comme je m’intéresse à la cuisine, je me dois de souligner que le homard est une des spécialités du Maine ! Il faut dire que cet état est idéalement situé pour la pêche, et c’est là l’un de leurs atouts économiques. Bien entendu, la construction navale du Maine est aussi réputée ! Mais ils peuvent aussi compter sur l’agriculture (airelles, pommes de terre…), l’industrie du bois, du cuir…
Bref, un état assez riche côté productions (même si c’est seulement le 29ème état des USA), qui en plus possède des paysages magnifiques, qui ne sont pas sans rappeler ceux de son voisin du nord : la province d’Acadie appartenant au Québec ! Des côtes découpées par l’océan et le vent, des forêts de pins à perte de vue, une vie sauvage omniprésente, et des grandes villes dynamiques comme Portland (qui en est la capitale)…
Un état qui donne envie d’être visité ! Et pour ne rien enlevé à ça, 5% des habitant parlent français, du fait des origines française ou acadiennes de ses habitants… c’est assez rares aux pays du tout-anglais pour être précisé !
Que serait le Maine sans Stephen King ?! Je l’ai lu il y a un moment, ce roman, mais ce n’est pas celui dont je me souviens le plus. Mais moi aussi, je visiterai bien cette état !
Hop, billet ajouté
En lisant ce bel article, je me rends compte que je n’ai jamais lu cet ouvrage et il faudra visiblement que je remédie à cela…