« 127 heures » de Danny Boyle (Etat de l’Utah)
Je continue mon tour aux USA avec un bon film pour compléter doucement mais surement mon challenge « 50 Etats… 50 billets« (voir sur le forum de Livraddict).
127 heures de Danny Boyle, le type de film qu’on ne regarde pas en se demandant quel en sera le dénouement, puisque la plupart des spectateurs en connaissent déjà la fin. Il s’agit d’une histoire vraie, celle d’Aron Ralston, retranscrite dans son autobiographie Plus fort qu’un roc (Between a Rock and a Hard Place en VO). Ce jeune homme de 27 ans restera 127 heures le bras coincé sous une pierre dans une mince faille, Blue John Canyon, dans le parc de Canyonland en Utah… dans l’impossibilité de pousser la pierre ou de tirer son bras, il devra se résoudre à le couper… Mais avant d’en arriver, la tension et l’horreur vont monter crescendo…
L’histoire m’a rappelé Into the wild (le livre de Jon Krakauer surtout) sous certain aspects : la vie de Everett Ruess, artiste et poète qui dès son adolescence à commencé à sillonner le sud-ouest des Etats-Unis, vivant seul dans les régions les plus reculées et sauvages des Etats de l’Arizona, Colorado, Nouveau-Mexique… avant qu’on perde sa trace alors qu’il n’avait que 20 ans en Utah, justement…
127 heures fait parti pour moi de toute cette vague de récits qui surfent sur la mode survivaliste (Into the Wild, documentaires de Bear Grylls, La route…). Il dénote l’envie de beaucoup de personnes de s’échapper de la ville, de la foule, de sa famille, de son quotidien… et succomber à la tentation de la vie proche de la nature, en toute liberté. Pourtant le personnage principal, Aron, n’est pas un survivaliste, juste un gars qui aime la nature, les sports extrêmes, et la solitude après des semaines passés à travailler dans sa ville natale. Pas un super-héros, ni un asocial, mais un mec qui aime souffler un peu au milieu de grands espaces… La dessus, je me suis bien identifié au personnage !
Côté « style« , c’est filmé en mode clip si je puis dire… De superbes images et lumières, un montage dynamique… On ne s’ennuie pas une seconde dans ce quasi huis clos, il y a du rythme. Boyle utilise différent points de vues pour filmer : des caméras classiques, et la caméra du principal protagoniste, un peu a la Blair Witch, qui sert de journal de bord et permet deux ou trois effets bien sympas au niveau visuel.
Les couleurs vraiment terribles ! Le réalisateur n’hésite pas à cramer les images pour évoquer le soleil écrasant, saturer des couleurs d’images de foule pour leur donner une atmosphère de superficialité… Joli ! J’ai adoré !
La musique est pas mal aussi, la bande son colle bien à l’ambiance du film.
Avec tout ça, on comprend mieux l’engouement pour ce film, tant niveau public que professionnels du cinéma 😉
En effet, malgré le sujet un peu trash, ce film sorti en 2010 a été bardé de nominations à des grands prix du cinéma, dont certaines aux Oscars… Reconnaissance bien méritée 🙂
Petit focus sur l’Utah : c’est donc un Etat du sud-ouest, assez peu habitée, si ce n’est Salt Lake City qui concentre le gros de la population. (80%). Cette Etat est bien connu pour sa communautés de mormons (60% de la population !), et d’indiens Navajo… L’histoire de la région est ancienne, à en croire les peinture rupestres indiennes. Mais ce qui est fascinant dans cet Etat, c’est la quantité de parc naturel, et l’étendu et la diversité des espaces sauvages. Les plus célèbres images issues de ces parcs sont les arches naturelles du parc national des Arches.
Je suis particulièrement intéressée par l’Utah et ses paysages, car je suis passée dans le coin lors de mon séjour aux USA, mais pas a Canyoland même. Je suis restée au sud de l’Etat, du côté de Page et dans le parc de Zion. En voyant ce film, j’ai retrouvé l’ambiance des grands parcs et des paysages grandioses visités dans la région (Monument Valley, environs de Coyote Buttes, Antelope Canyon, Vermilion Cliff…) : des étendues immense souvent vide de toute population, la lumière particulière de la région, le ciel outrageusement bleu, les montagnes et déserts… En plus on est fan de rando avec mon copain, on a donc été assez touché par ce film 😉
A Canyonland où se passe l’histoire, il y a très peu de villes et d’habitants, Moab la ville la plus proche est « le bout de la route » des grands circuits touristiques. Bref, rester coincé la bas, ça doit être comme être bloqué au bout du bout du monde…
Un bon film à voir, et si on n’aime pas trop le « gore », on peut détourner le regard pendant les quelques minutes un peu dures… Le récit tourne autour de cette question il ne faut pas le cacher, mais l’essentiel du film n’est pas là je pense !
Ce film a été une grande claque pour moi, j’ai beaucoup aimé. J’y ai retrouvé le style Dany Boyle malgré le contexte beaucoup moins urbain que « d’habitude ».
Hop, billet ajouté !