« L’avenir commence demain » d’Isaac Asimov

Enfin un bon livre de SF comme j’aime ! Problématiques simple, et qui ouvre des champs de réflexion, tout en étant optimiste. En plus il s’agit d’un recueil de nouvelles, format idéal pour mes lectures en mode itinérant.

Ce livre fait parti de mes cadeaux de Noël, et je dois dire qu’il m’a bien fait plaisir ! Tellement plaisir que je me suis empressée de la caler dans ma liste du challenge nécrophile à la place de Terre et Fondation du même auteur, pour être sure de le lire rapidement !

Car oui, pour moi Isaac Asimov a sa place dans le challenge nécrophile, dans la catégorie des auteurs mort dans une circonstance particulière.
Si sa date de naissance n’est pas vraiment définie (entre 1919 et 1920), celle de sa mort est tristement connue pour tout ses fans : le 6 avril 1992. En revanche les circonstances exactes de celle-ci sont connues depuis peu de temps finalement… Asimov est mort d’une insuffisance cardiaque et rénale, des suites du SIDA, qu’il a contracté lors d’une transfusion sanguine (lors d’un pontage aorto-coronarien). Vraiment la mort très conne (s’il peut y avoir des morts qui le sont moins), le genre de mort qui ne pouvait arriver dans un pays occidental tel que les Etats-Unis qu’entre les années 1980 et 1990… Comme vous vous en souvenez certainement, le VIH était la maladie honteuse de cette période, qui signifiait dans l’esprit des gens que le malade était soit homosexuel, soit drogué, voir les deux. C’est certainement pour cela que la veuve du romancier l’a caché jusqu’en 2002. A priori Isaac Asimov lui même ne voulait pas cacher la vérité sur sa mort, mais les médecins ont incités sa famille à ne rien révéler… mystère, mystère…
Mort particulière ou non ? Pour moi oui, car, je l’espère, ce genre de mort (transfusion et VIH…) est cantonnée à une époque (tout comme on pouvait mourir de grippe espagnole au début du 20ème siècle, de la Grande Peste au milieu du 14ème).
A vous de juger, on a eu ce débats plusieurs fois avec des amis ou collègues ! 😉

Mais revenons à notre livre, L’avenir commence demain. Il s’agit d’un recueil de 11 nouvelles et poèmes d’Isaac Asimov, parues en 1959.
Je vous avouerais que je n’ai pas été particulièrement touchée par les poèmes qui introduisent et clôturent le livre… problème de traduction certainement.
En revanche j’ai été emballée par toutes les nouvelles, de la science-fiction fluides, amusantes, touchantes,  et pleines de moralité. C’est ça qui différencie pour moi les oeuvres d’Asimov de celle d’autres romancier SF : en tant que scientifique (docteur en biochimie et chargé de cours à l’université de Boston), il a une vision positive de la science et de ce qu’elle peut apporter à l’homme…  même s’il en relève les dangers et dérives. Mais dans ses histoires, l’homme est bon, dans le sens où il fait le bon choix au niveau personnel pour atteindre au bonheur, et plus globalement pour la survie de l’espèce. Les machines ne cherchent pas à contrôler l’humain, car créées par lui, elles sont aussi à son service.

J’ai particulièrement apprécié les nouvelles autour du MultivacTous les ennuis du monde et L’Ultime question.
Dans Tous les ennuis du monde, le Multivac est un super-ordinateur régissant la vie des habitants de la Terre, récupérant depuis leur plus jeune âge et de leur plein gré des informations sur les citoyens, afin de prédire les crimes (un peu comme dans Minority Report de K. Dick sorti un peu avant, mais en plus scientifique).  On retrouve son goût pour les statistiques et les probabilités d’actions, basées sur la récolte de données et l’analyse psychologique via une intelligence artificielle, des thèmes qu’on retrouve dans Fondation et sa psychohistoire, ou encore dans les nouvelles des Robots (qui datent plus ou moins de la même période, début 50’s). Un petit côté confessionnal, manipulation des masses, machine-dieu… pour un but certes avilissant quand on y pense, mais dans l’objectif de rendre la Terre plus sure.
L’Ultime question est encore plus mystique, on vois le Multivac évoluer au fil des millénaires, de versions en versions, essayer de répondre à la grande questions de l’humanité « Peut-on inverser l’entropie » (qui de fait détruit les étoile et la vie)… question qui trouve une réponse très inattendue !

J’ai aussi un bon souvenir de Profession qui dépeint l’éducation dans une société futuriste, où on n’apprend plus depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte petit à petit, mais en se faisant remplir le cerveau à des âges prédéterminés via des systèmes électroniques et informatiques. Ainsi l’enfant acquiert la capacité de lire à 7 ans, puis à 18 ans on lui injecte les données pour travailler dans un secteur choisi par des experts… Nous suivons un personnage qui est mis à l’écart, auquel on n’apprend aucun métier, et qui se retrouve dans un établissement pour « déficients ».

Une des nouvelles favorite d’Isaac Asimov m’a aussi beaucoup touchée par son humanitéL’affreux petit garçon. Nous suivons une infirmière qui va devoir s’occuper d’un garçonnet spécial et très laid : un homme de Néandertal ramené par un principes de voyage temporel à l’époque actuelle. Bien entendu les scientifique qui l’ont ramené l’étudient, autant sous ses aspects physiques que psychologique… et l’infirmière en question est là pour s’occuper de lui le reste du temps. Au fur et à mesure, surmontant son dégoût devant cet « enfant-singe », elle va se prendre de pitié puis d’affection pour lui, et même révéler son intelligence au fur et à mesure que les mois et années s’écoulent. Mais le petit garçon ne peut pas sortir du dôme d’énergie où il est enfermé, et se sent bien seul (le reliant l’époque actuelle à l’époque passée, faisant office de prison spacio-temporelle)…

Bref, pour les fans d’Asimov, un livre à lire sans hésiter ! Pour ceux qui ne connaissent pas l’auteur, ni même la SF, c’est pour moi un excellent moyen de commencer. Les problématiques sont simple à appréhender, les univers ne sont pas complexes, et s’agissants de nouvelles, il y a peu de personnages ou d’interactions entre eux…

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