« Fuck America » d’Edgar Hilsenrath
De nouveau un livre tiré de la liste du Circle Challenge ABC… je ne connaissais absolument pas cet auteur, et pour une fois, la teneur de son roman Fuck America : les aveux de Bronsky m’a donné envie de creuser un peu plus loin dans cette direction.
Il faut dire que Fuck America est assez troublant. Raconté à la première personne, Jakob Bronsky nous raconte son histoire au travers d’un récit très direct : survivant juif allemand né en 1926, lui et sa famille arrivent à New-York en 1952… bien après la guerre et a Shoah.
A 27 ans, il en parait 40, et peine à vivre de petits boulots. Solitude, violence quotidienne, débrouille, vie nocturne… ses petits plaisirs tournent autour des sorties au cinéma, des prostituée, d’une bière prise au bar des immigrés… Jusqu’au jour où il commence à écrire un livre, contre la violence et la barbarie, intitulé « Le branleur ». Il faut bien cela pour supporter le ghetto New-Yorkais où il survit…
Tout son rythme de vie va alors tourner autour de l’achèvement de son oeuvre, qui lui permettra peut être de retrouver la mémoire sur ce qui c’est réellement passé lors de la guerre, en Europe…
Je ne sais pas pourquoi, mais ce récit me semblait être plus qu’une fiction… et c’est le cas, puisqu’il s’agit finalement d’un récit extrêmement autobiographique ! Voir ici pour en savoir plus sur Edgar Hilsenrath, mais la trame de l’histoire de Bronsky semble bien être celle de son auteur. D’ailleurs il écrira un livre lors de son passage à New-York, intitulé La nuit.
Côté style, au début ça me faisait beaucoup penser au subversif Portnoy et son complexe d’un Philip Roth, mais en version cocaïnée… et sur la fin au roman sous acide Le loup des steppes de Herman Hesse (qui n’a pas fini de nous traumatiser, depuis son passage dans la boite du Circle Challenge Pandora).
En fait il y a peu de narration au style indirect, ce qui donne beaucoup de punch à la lecture : beaucoup de conversations, avec des phrases très courtes, très ponctuées… quasiment un style parlé.
Parfois la ligne narrative à suivre s’embrouille, entre la vie rêvée du narrateur, la réalité du récit, la vérité de la vie de l’auteur… enfin c’est loin d’être aussi tordu que dans le Loup des steppes, et surtout, on s’y emmerde moins (enfin le livre se termine quand on commence à se dire que ça pourrait devenir n’importe quoi… :s).
J’ai aussi apprécié quelque chose qu’on voit assez peu dans le travail de mise en page : les changements de tailles de lettres sur certaines phrases pour qu’elles sautent bien au yeux, les paragraphes penchés qui indiquent la dérive… le genre de petit détail qui donnent du tonus au texte, et utilisé avec beaucoup de parcimonie.
Pour conclure, un livre que j’ai pris plaisir à lire, et que je recommanderai surement. Après je ne pense pas lire d’autres oeuvres d’Hilsenrath pour le moment… mais à l’occasion, pourquoi pas !
Ouais, alors le parallèle avec « Le loup des steppes » fait que je n’y mettrai pas le nez :-)))
Maintenant, Nononbâ !
Nononbâ je me le garde pour le WE… grosse BD? et j’ai envie d’en faire qu’une bouchée 😉
Je suis assez d’accord avec Petite fleur… Je n’ai réussi à lire que deux Hesse : Demian et Siddharta !! J’ai essayé de lire Le Loup des Steppes mais…. Non….
En revanche j’aime beaucoup la couverture !!
Hesse et « Le loup des steppes », j’ai bien accroché au début. La fin du bouquin m’a ennuyé terriblement… illisible.
On me l’avait présenté comme un livre « de crise », ce qui n’est pas faux, mais ça reste tout de même trop alambiqué pour moi…
Les autre que tu as lu je ne les connais pas… mais je crois que je vais un peu attendre avant de me relire du Hesse 😡
Je l’ai déjà eu plus d’une fois entre les mains, mais ta critique, bien qu’élogieuse, permet de résolument me faire comprendre que ce livre n’est vraiment pas pour moi.
Peu fan du style direct pour commencer, j’ingèrerais « Fuck America » avec beaucoup de difficultés, c’est sûr !
Ah c’est sûr que si tu n’aime pas le style direct, avec ce roman, tu serais plutôt mal partie !
Pour ma part je ne suis pas particulièrement fan non plus du « tout direct », mais avec le concept de « Fuck America », ça passe…